Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
On vient de remettre sous les projecteurs l'œuvre de Bromfield (1896-1956) en rééditant coup sur coup Précoce automne (prix Pulitzer 1926) et Mississippi...
Lire la suite
On vient de remettre sous les projecteurs l'œuvre de Bromfield (1896-1956) en rééditant coup sur coup Précoce automne (prix Pulitzer 1926) et Mississippi (boueux à souhait). Une œuvre largement occultée aujourd'hui par le succès même qu'elle avait connu en son temps (des années vingt aux années cinquante) et qui valut à son auteur une réputation de romancier " populaire " - ce qu'il était assez loin d'être. Une œuvre que l'on est en train de redécouvrir pour ce qu'elle fut aussi, et que l'on évitait alors de crier sur les toits : la dénonciation carabinée d'une Amérique pourrie par l'argent, le conformisme, l'obsession obtuse du " succès ". Emprise (1925) est sans doute après La Mousson le roman le plus célèbre de Bromfield. Chronique amère de l'ascension (et, par force, du déclin) de quelques êtres incapables d'échapper à leurs chaînes, que ce soient celles de la soumission à la règle ou celles de l'ambition. Et le beau portrait d'une femme que l'art même - elle est pianiste - ne parviendra pas à délivrer. On songe au film qu'aurait pu en tirer un Visconti : fureur et mélancolie.