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L'image traditionnellement associée à la France de l'Ouest est celle d'une forte présence de l'aristocratie et du clergé expliquant le refus durable de la République, le conservatisme et l'isolement qui s'y manifestent plus volontiers que dans le reste de la France. On voit effectivement, au XIXe et au XXe siècle, de nombreux aristocrates détenant les fonctions de maire ou présidant des comices agricoles et, dès le XVIe siècle, des nobles angevins se comporter comme des notables.
Mais ce livre fait apparaître que, pour les notables de l'Ouest, au moins jusque dans les années 1950, le conservatisme
politique n'exclut pas la recherche de la modernité. Cette attitude, entre conservatisme et modernité, que l'on rencontre à la fois chez des aristocrates et des curés du XVIIIe siècle, chez des militants catholiques de la fin du XIXe siècle ou chez des syndicalistes agricoles du XXe siècle, s'explique sans doute plus par la force du catholicisme de ces régions que par " l'isolement du bocage ".
La réalité de cet isolement semble bien devoir être remise en question. La région a en effet une façade maritime ; les villes portuaires ne sont pas seulement le point de contact avec l'extérieur rendu nécessaire par les échanges commerciaux, elles constituent un véritable creuset dans lequel s'opère l'assimilation de familles attirées par les richesses de l'Ouest.