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L'opposition entre «élever» et «éduquer» traduit bien la difficile cohabitation entre deux conceptions de l'éducation dont l'une, verticale, apparaît comme élitiste et aristocratique tandis que l'autre, horizontale, se veut démocratique et populaire. Montesquieu le disait bien, «Les lois de l'éducation seront différentes dans chaque espèce de gouvernement : dans les monarchies, elles auront pour objet l'honneur ; dans les républiques, la vertu ; dans le despotisme, la crainte.» (L'Esprit des lois, IV, 1) Plutôt que d'espèce de gouvernement, ne devrions-nous pas parler d'ordre ? A l'ère de la mondialisation libérale, les lois de l'éducation privilégient l'horizontalité, les sciences et techniques, et mettent l'accent sur les savoir-faire plutôt que sur les savoirs, le tout dans un espace scolaire de plus en plus dérégulé et en proie à l'anarchie.
Un processus est en marche et s'il aboutit, l'éducation échappera aux Etats pour tomber sous le contrôle du marché globalisé. Conséquences à terme : évacuation ou appauvrissement des contenus intellectuels et culturels des formations, formatage des élites, cumul à la longue des acquis culturels du groupe social privilégié et aggravation des inégalités face au savoir (dixit J. Attali). Il est encore possible de donner une orientation humaniste à la mondialisation en cours.
Cet ouvrage propose quelques pistes dans cette direction