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Sur nos doigts, à toujours, dans notre âme et notre coeur, un feu saigne. A nos pieds, sous notre semelle et dans le vent encore mauvais qui siffle dans nos crânes, la cendre de ces écrits chuinte à notre devenir. Les larmes et la douleur de ces humains exterminés sont. Comme des fantômes, à pas immortels, leur ombre hante notre demain, la civilisation sera pour l'éternité marquée du sceau de cette infamie faite à l'Homme.
Qu'ils furent victimes ou pas, ces poètes ici pleurent et intentent comme un cantique de douleur le souvenir. Tous, déportés ou pas, tous ont cette marque, cette empreinte, nul ne peut l'oublier, la gommer, ôter ce tatouage du malheur laissé aux volutes des cheminées par les victimes. Dans la bourrasque de nos jours mauvais, en ces heures cruelles où l'insulte est verbe dans la parole négationiste à ces êtres exterminés, à cette part de notre humanité 'persécutée, ces textes sont nécessaires.
En ces instants où l'ignoble amnésie ou plus atrocement la perverse pensée voudrait refaire l'histoire et la tragédie de ces enfants, de ces femmes, de ces hommes, de ces vieillards, ces poèmes sont la chair de notre naissance. Tous ces poèmes trouvés, recensés et présentés par Moshe Ben-Shaul nous exhortent à nous souvenir, mais aussi à graver dans le sillon de notre mémoire collective la plaie purulente que fut à l'humanité la Shoah.
Que tous, au travers de ces paroles de l'impossible oubli, nous recueillions l'instant où l'incandescence de cette tragédie s'offre cendre. Michel Reynaud