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Dominik Tatarka (1913-1989) est l'auteur le plus connu de la littérature slovaque du XXe siècle. Son œuvre, reflet indirect de sa vie, représente presque tous les avatars du siècle dans cette région de l'Europe centrale. Dans sa jeunesse, il a connu l'espoir avec la jeune démocratie tchécoslovaque, puis il a souffert de la trahison de Munich, s'est battu contre le nazisme et a fini communiste après la guerre.
Mais, abuseur abusé, il a mis vingt ans à percer définitivement l'arbitraire du pouvoir communiste et sa puissance d'aliénation. Il est donc passé par toutes les crises de cette sombre croyance qui a déteint sur tant d'esprits : déstalinisation illusoire en 1956, dégel progressif des années soixante, socialisme " à visage humain " de Dubcek. Enfin, le refus de l'occupation soviétique l'a conduit à une dissidence personnelle, presque individuelle, dans une Slovaquie communiste, plutôt réconciliée avec son sort.
Matériellement voué à la misère, banni des bibliothèques, harcelé par la police politique, il a fini sa vie dans l'ostracisme intellectuel et la solitude. Cruauté de ce court siècle qui était le sien : il n'a pas pu voir tomber en miettes ce système qu'en honnête homme il combattait depuis trente ans. Ce livre propose une première approche biographique et critique de cet auteur slovaque dont deux romans ont été traduits en français : Le démon du consentement (Talus d'approche, 1986) et Une saison à Paris (L'Aube, 1993).