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Lors d'un voyage à Berlin, B (lui) fait connaissance de D (elle). Il est photographe à Hambourg, et n'a qu'une vraie passion : les voitures de sport. Elle est infirmière dans un hôpital de Berlin-Est. Elle n'y est pas fort bien vue : son père était un officier supérieur pendant la guerre. À peine les deux jeunes gens se sont-ils liés, que survient la construction du mur de Berlin. D ne peut plus sortir de l'Est.
B s'emploie à la faire fuir. L'essentiel du livre est la relation des efforts qu'ils font, lui à l'Ouest, elle à l'est - petites démarches, contacts, espoirs, promesses - pour leur permettre de se rejoindre. La fuite, finalement, réussira. Mais le vrai sujet du livre n'est peut-être pas là. Ce serait plutôt la dérision des efforts individuels, au milieu des grands conflits politiques. B et D ne manqueraient-ils pas de conviction profonde, dans le désir de se rejoindre ? D'ailleurs, l'auteur ne nous a-t-il pas tout au long montré que D et B, dans leurs démarches semblables, voient les choses de façon tout à fait différente ? C'est l'Est et l'Ouest : deux points de vue.
Deux points de vue qu'il serait trop simple de réduire à la distance proprement politique. Ils appartiennent à deux mondes, deux manières de voir, deux "métaphysiques" différentes. Comme dans la Frontière et l'Impossible biographie, la division de l'Allemagne permet à Uwe Johnson de décrire, avec la précision poétique qui le caractérise, une division d'un tout autre ordre, d'une tout autre profondeur.