Séraphim Botezatu rêve d’Italie, veut ABSOLUMENT partir en Italie. Mais, ce pays, cet Eldorado existe-t-il vraiment ? Beaucoup en doute à Larga. Tous ceux qui sont partis ne reviennent jamais, n’envoient plus nouvelles ni argent. Bref, l’Italie pour quelques largais ( ?) largués (et oui, je n’allais pas le manquer !) n’existe pas du tout.
La Moldavie n’a aucune frontière commune avec l’Italie ? Pas grave. Ils se sont fait rouler dans la farine par des passeurs aigrefins ? Ils trouveront d’autres façons de partir.
Le premier échec ouvre le bal des tentatives aussi
farfelues les unes que les autres. L’énergie du désespoir est, ici, teintée d’un humour décalé, corrosif, d’une méchanceté jubilatoire pleine d’amour pour ces laissés pour compte.
Apprenez à jouer au curling, ça peut servir. Si vous voyez un tracteur voler, c’est normal, vous êtes en Moldavie, ce même tracteur peut se transformer en sous-marin avec les pédales du vieux vélo du voisin ! Le tracteur a une importance prépondérante dans ce village. Il a même couté la vie à Maria.
Moldavie, un des rares pays où le président de la république n’est pas invité à l’étranger par crainte qu’il demande l’asile !
Imaginez-vous notre cher Président de la République monter toute une comédie pour quitter son pays et s’installer… en Italie, bien sûr, comme pizzaïolo ? Et bien, Voronin l’a fait en simulant le crash de son avion sur une montagne, lui sautant en parachute. Il y eût bien des dommages collatéraux, mais, bon on n’a rien sans rien !
Toujours dans le même but de rejoindre l’Eldorado, Le pope s’en mêle lance une « croisade », puis une seconde. D’abord religieuses, elles vont se transformer en une horde de soudards, de soiffards, de violeurs, d’éventreurs… bref pire que des brigands ! avec en prime une petite leçon à méditer. Au début, ce pope me faisait penser au joueur de flûtes de Grimm, mais la suite est salement humaine.
Seul Tudor essaie de raisonner les citoyens « Quand ce pope vous a lancés dans une croisade en direction de l’Italie, il vous a trompés ! Le paradis n’existe pas ! Pas plus que la terre promise avec ses robinets censés déverser du miel au lieu de l’eau, ses baignoires pleines de carpes bien grasses et ses femmes de ménage gagnant mille euros par moi ! Rien de tout ça n’existe »
« Comprenez malheureux, que nous cherchons ailleurs quelque chose que nous pourrions avoir ici. Ici même, en Moldavie ! Nous pouvons nettoyer nous-mêmes nos maisons, refaire nous-mêmes nos routes. Nous pouvons tailler nos arbustes et cultiver nos champs. Nous pouvons cesser de médire, de nous saouler, de fainéantes. Nous pouvons devenir meilleurs,…Commencer à vivre honnêtement ! L’Italie, la véritable Italie se trouve en nous-mêmes ! » Le vieux Tudor dit des vérités et on fusille la vérité. Lui sera brûlé car il tue le rêve et eux refusent la vérité et préfèrent penser que l’inaccessible existe. Il proposait quelque chose qu’ils ne pouvaient accepter : chasser le rêve et prendre la réalité à bras le corps, changer leurs façons de vivre, oser retrousser leurs manches et tout recommencer autrement. »
Le chapitre sur l’eau que boit le Président du Parlement de Moldavie est un petit bijou d’ironie, ainsi que celui sur le concours de recettes faisant suite à « l’essai de greffes de reins » sur Ion. Sur fond décalé, Vladimir Lortchenkov raconte les trafics d’organes.
Des apprentis ethnologue viennent à Larga noter tout ce que les autochtones racontent, un peu comme ils font ou que l’on voit dans les films pour les régions reculées où la culture n’est qu’orale.
Pour mon plus grand plaisir, rien ne nous sera épargné. Esprits cartésiens, rationnels, pratiques, passez votre chemin ! Ce livre a l’humour décalé, corrosif, méchamment drôle, mais pas que. En pointillés, la réalité est méchamment triste et misérable, dans ce pays qui n’a plus rien. Un roman jubilatoire, un petit bijou d’absurdité.
Je suis allée sur Internet à la découverte de ce pays inconnu. Je pensais qu’il s’agissait d’une région russe. La Moldavie est le pays le plus pauvre d’Europe où le trafic est roi, mais la Moldavie n’en est pas reine pour autant. Il est juste à côté de l’Ukraine dont, malheureusement, nous entendons souvent parler en ce moment. Et, si après, cela prenait la Moldavie abreuvée par la télévision russophone ?
J’ai aimé la couverture de ce livre, ainsi que la tranche, très original. Tous les autres publiés par Mirobole Editions ont le même style de couverture décalé en rapport avec le contenu.
Italie de mes rêves
Séraphim Botezatu rêve d’Italie, veut ABSOLUMENT partir en Italie. Mais, ce pays, cet Eldorado existe-t-il vraiment ? Beaucoup en doute à Larga. Tous ceux qui sont partis ne reviennent jamais, n’envoient plus nouvelles ni argent. Bref, l’Italie pour quelques largais ( ?) largués (et oui, je n’allais pas le manquer !) n’existe pas du tout.
La Moldavie n’a aucune frontière commune avec l’Italie ? Pas grave. Ils se sont fait rouler dans la farine par des passeurs aigrefins ? Ils trouveront d’autres façons de partir.
Le premier échec ouvre le bal des tentatives aussi farfelues les unes que les autres. L’énergie du désespoir est, ici, teintée d’un humour décalé, corrosif, d’une méchanceté jubilatoire pleine d’amour pour ces laissés pour compte.
Apprenez à jouer au curling, ça peut servir. Si vous voyez un tracteur voler, c’est normal, vous êtes en Moldavie, ce même tracteur peut se transformer en sous-marin avec les pédales du vieux vélo du voisin ! Le tracteur a une importance prépondérante dans ce village. Il a même couté la vie à Maria.
Moldavie, un des rares pays où le président de la république n’est pas invité à l’étranger par crainte qu’il demande l’asile !
Imaginez-vous notre cher Président de la République monter toute une comédie pour quitter son pays et s’installer… en Italie, bien sûr, comme pizzaïolo ? Et bien, Voronin l’a fait en simulant le crash de son avion sur une montagne, lui sautant en parachute. Il y eût bien des dommages collatéraux, mais, bon on n’a rien sans rien !
Toujours dans le même but de rejoindre l’Eldorado, Le pope s’en mêle lance une « croisade », puis une seconde. D’abord religieuses, elles vont se transformer en une horde de soudards, de soiffards, de violeurs, d’éventreurs… bref pire que des brigands ! avec en prime une petite leçon à méditer. Au début, ce pope me faisait penser au joueur de flûtes de Grimm, mais la suite est salement humaine.
Seul Tudor essaie de raisonner les citoyens « Quand ce pope vous a lancés dans une croisade en direction de l’Italie, il vous a trompés ! Le paradis n’existe pas ! Pas plus que la terre promise avec ses robinets censés déverser du miel au lieu de l’eau, ses baignoires pleines de carpes bien grasses et ses femmes de ménage gagnant mille euros par moi ! Rien de tout ça n’existe »
« Comprenez malheureux, que nous cherchons ailleurs quelque chose que nous pourrions avoir ici. Ici même, en Moldavie ! Nous pouvons nettoyer nous-mêmes nos maisons, refaire nous-mêmes nos routes. Nous pouvons tailler nos arbustes et cultiver nos champs. Nous pouvons cesser de médire, de nous saouler, de fainéantes. Nous pouvons devenir meilleurs,…Commencer à vivre honnêtement ! L’Italie, la véritable Italie se trouve en nous-mêmes ! » Le vieux Tudor dit des vérités et on fusille la vérité. Lui sera brûlé car il tue le rêve et eux refusent la vérité et préfèrent penser que l’inaccessible existe. Il proposait quelque chose qu’ils ne pouvaient accepter : chasser le rêve et prendre la réalité à bras le corps, changer leurs façons de vivre, oser retrousser leurs manches et tout recommencer autrement. »
Le chapitre sur l’eau que boit le Président du Parlement de Moldavie est un petit bijou d’ironie, ainsi que celui sur le concours de recettes faisant suite à « l’essai de greffes de reins » sur Ion. Sur fond décalé, Vladimir Lortchenkov raconte les trafics d’organes.
Des apprentis ethnologue viennent à Larga noter tout ce que les autochtones racontent, un peu comme ils font ou que l’on voit dans les films pour les régions reculées où la culture n’est qu’orale.
Pour mon plus grand plaisir, rien ne nous sera épargné. Esprits cartésiens, rationnels, pratiques, passez votre chemin ! Ce livre a l’humour décalé, corrosif, méchamment drôle, mais pas que. En pointillés, la réalité est méchamment triste et misérable, dans ce pays qui n’a plus rien. Un roman jubilatoire, un petit bijou d’absurdité.
Je suis allée sur Internet à la découverte de ce pays inconnu. Je pensais qu’il s’agissait d’une région russe. La Moldavie est le pays le plus pauvre d’Europe où le trafic est roi, mais la Moldavie n’en est pas reine pour autant. Il est juste à côté de l’Ukraine dont, malheureusement, nous entendons souvent parler en ce moment. Et, si après, cela prenait la Moldavie abreuvée par la télévision russophone ?
J’ai aimé la couverture de ce livre, ainsi que la tranche, très original. Tous les autres publiés par Mirobole Editions ont le même style de couverture décalé en rapport avec le contenu.