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La masse des crimes et des assassinats recensés au Cameroun dans la région du Bamiléké à la fin des années 50 et au début des années 60 confère à la " rébellion bamiléké " un rang de choix dans les crises d'indépendance les plus meurtrières d'Afrique noire. Dans le triangle Dschang-Bafang-Bafoussam, durant ces années pleines d'espérances de libération politique au Cameroun, des Bamiléké constitués en bandes armées assassinent froidement des enfants, des femmes, des familles entières, des civils, des militaires, des policiers, des gendarmes, des élus, des prêtres, des pasteurs, des chefs traditionnels, des préfets, des enseignants...
Ils pillent et incendient délibérément des chefferies, des hôpitaux, des dispensaires, des écoles, des églises, des temples, des stations agricoles, des fermes... Ils détruisent des ponts, coupent des routes et des fils télégraphiques, saccagent des plantations... Des trésors du patrimoine architectural bamiléké partent à jamais en fumée. Des collections entières, riches de sculptures centenaires, sont réduites en cendres.
Des sanctuaires sont violés dans les chefferies. Des panthéons sont profanés. En somme, pendant plusieurs années, dans une conjoncture de compétition politique pluraliste et non violente au Cameroun, la région du Bamiléké est enflammée, ensanglantée et endeuillée par des hordes fanatisées de jeunes bamiléké qui manifestement ne respectent rien. Cet ouvrage, riche d'enseignements, revient en détail sur cette crise sociale et politique qui a forgé certains caractères contemporains de l'Etat du Cameroun.