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Jusqu'à présent, François Jullien confiait à Grasset ses "chantiers" qui, tous, avaient pour objet de confronter la tradition philosophique occidentale à la pensée chinoise - d'où ressortaient des concepts originaux et féconds. Cette fois, il s'agit d'un "chantier" différent, plus personnel, où l'auteur "pense" presque exclusivement à l'intérieur des maîtres de sagesse occidentale. Son livre porte ainsi sur "l'intime" - ce qui signifie : sur l'amour.
Passant de Saint-Augustin à Rousseau, comme de Stendhal à quelque poète moins illustre, il veut traquer notre "pensée de l'intime" à travers ses manifestations et ses paradoxes.« Intimus, dit le latin, ou "le plus intérieur". Mais on ne promeut de plus intérieur de soi qu'en s'ouvrant à l'Extérieur de l'Autre, montre Augustin. Façon donc de se débarrasser de l'éternel du "cour" humain puisque nous aurons à suivre comment cet intime en vient à se transporter de Dieu dans l'humain en Europe - est-ce ce qui fait "Europe" ? - et peut servir de départ à la morale.
Gageure aussi pour la philosophie. Car ce que nomme ainsi l'intime, n'est-il pas, de droit, ce qui résistera le plus farouchement à la prise du concept ? » (F.J.)Livre, donc, personnel, sensible, moins "universitaire"... Comme si le savant François Jullien, soudain, nous parlait de lui.