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L'Italie a été la première patrie de Stendhal par le coeur. Mais,
on le sait moins, il a accordé à l'Angleterre une place presque
aussi importante. Dans sa correspondance et dans son journal,
l'anglais a permis au jeune Henri Beyle d'exprimer directement
ses sentiments les plus secrets, grâce à une langue expressive
et toute personnelle dont il a commencé l'étude très tôt. Ébloui
en premier lieu par le "divin" Shakespeare, il s'est attaché à
découvrir les ressorts de la littérature anglaise.
N'échappant
pas à l'anglomanie ambiante après 1815, Stendhal se laisse
aller à la mode britannique dont on trouvera quelques traces
dans sa vie de "dandy" comme dans ses romans. Et, même s'il
peine à pardonner le sort cruel imposé à Napoléon,
l'Angleterre reste avant tout le pays des libertés politiques, des
"grands arbres" et du "vert anglais". Son anglophilie n'est pas
pour autant inconditionnelle, et il ne cache pas ses critiques
envers un peuple gâté par le travail, l'amour de l'argent et la
religion.
De même, il rapproche l'Angleterre de l'image de son
père, froid et peu aimable, faisant ressortir par contraste l'éclat
d'une Italie maternelle où l'on peut se livrer sans réserve à la
chasse au bonheur. Rien d'important n'avait été publié sur
Stendhal et l'Angleterre depuis plus d'un siècle. Ce livre alerte,
allant à l'essentiel, parfaitement documenté, riche en
anecdotes, fait ainsi revivre une passion de Stendhal.