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"Une semaine après la prise du chef, j'informe ma famille que, coûte que coûte, Yopougnon sera en feu. Je ne me sentais plus en sécurité, vu la part active que j'avais prise dans la campagne et le rôle joué à la RTI. Tôt ou tard, un gugusse sorti d'au milieu de nulle part pouvait me faire la peau sur une simple indication. Partir était mieux, car ce pays n'existait plus. Les Français avaient mis le feu à mon paradis, comme le chantait une star de mon pays.
Véritable girouette politique. Un simple sac de voyage et voilà laissés derrière soi plus de trente ans de vie. Direction Aboisso, ville presque frontalière avec le Ghana au sud du pays. "Mon sauveur" m'avait donné la consigne. Il fallait avoir le visage impassible et n'exprimer aucune crainte à la vue des forces pro-Ouattara qui quadrillaient la ville. "Armand, la vie a presque repris son cours dans les autres secteurs de la ville, les entreprises ont commencé à rouvrir et même les journaux paraissent déjà.
D'ailleurs, on va prendre deux journaux proches des vainqueurs pour ne pas attirer l'attention", me dit celui qui avait décidé de m'aider gratuitement à quitter le pays".