En quelques secondes la vie de Veronica Swan (alias Ronnie), 12 ans, vacille. Alors qu'elle surveillait ses deux petites soeurs en l'absence de leurs parents, celles-ci sont assassinées par Scott Early.
"C'est alors que j'ai vu mes soeurs gisant comme des petites poupées blanches dans de grandes mares de couleur sombre. J'ai vu Scott Early, un jeune homme aux cheveux blonds et courts, assis à la table de pique-nique, vêtu d'un simple short et d'un tee-shirt sale, sanglotant comme s'il s'agissait de ses propres petites soeurs, comme si un monstre terrible était venu faire ça. Ce qui correspondait
plus ou moins à ce qu'il pensait, même si je n'en savais rien encore". (p.11)
Obligée de prendre sur elle, de s'occuper de son petit frère nouveau-né, alors que ses parents, la maman plus que tout autre, se referment sur eux-mêmes, Ronnie survit malgré l'immense sentiment de culpabilité qui s'empare d'elle.
Alors que ses parents auront la force de pardonner au meurtrier, Veronica n'aura de cesse de venger la mort de ses soeurs....
A travers ce roman, Jacquelyn Mitchard nous présente la vie d'une famille mormone blessée au plus profond de son être. Très bien documentée, et à travers une écriture simple mais profonde, l'auteur nous en apprend les us et coutumes sans tomber dans les stéréotypes communément répandus.
Pas question ici de verser dans le sang,le sensationnalisme, Jacquelyn Mitchard nous plonge au plus profond des sentiments exprimés et ressentis par cette famille et leur entourage.
Déchirée entre cette culpabilité, ce besoin de se venger mais aussi de se reconstruire et de continuer à vivre sa propre vie, Ronnie est un personnage très attachant.
"Même une fois la panique estompée, comme le pire de l'infinie douleur, la culpabilité a toujours été là. On ne pouvait jamais la chasser. Elle était semblable à une loupe dont on userait pour projeter un rayon de soleil, concentrant toute la chaleur, transformant quelque chose de doux et lumineux en instrument blessant. Même l'amour n'a pu l'atténuer. C'est la culpabilité qui a fait de ma colère une brûlure que personne n'a jamais passée sous l'eau froide; aussi a-t-elle continué de brûler, brûler jusqu'à l'os. Alors que celle des autres allait s'atténuant, la mienne n'a pu faire de même, malgré le temps. Elle n'a fait que cuire plus encore, au point de devenir une part de moi-même, et a mis bien du temps à guérir. Je pense que les cicatrices doivent encore être là aujourd'hui. (p.14)
J'avoue m'être laissée emportée par le rythme de ce roman. A travers une écriture simple, sans fioritures, l'auteur nous fait vivre cette histoire de l'intérieur, nous plongeant dans nos propres sentiments.
Réédité en version numérique en mai 2014, je remercie les Editions des Deux Terres, ainsi que MyBoox, de m'avoir permis de découvrir ce très beau roman.
Comme des étoiles filantes
En quelques secondes la vie de Veronica Swan (alias Ronnie), 12 ans, vacille. Alors qu'elle surveillait ses deux petites soeurs en l'absence de leurs parents, celles-ci sont assassinées par Scott Early.
"C'est alors que j'ai vu mes soeurs gisant comme des petites poupées blanches dans de grandes mares de couleur sombre. J'ai vu Scott Early, un jeune homme aux cheveux blonds et courts, assis à la table de pique-nique, vêtu d'un simple short et d'un tee-shirt sale, sanglotant comme s'il s'agissait de ses propres petites soeurs, comme si un monstre terrible était venu faire ça. Ce qui correspondait plus ou moins à ce qu'il pensait, même si je n'en savais rien encore". (p.11)
Obligée de prendre sur elle, de s'occuper de son petit frère nouveau-né, alors que ses parents, la maman plus que tout autre, se referment sur eux-mêmes, Ronnie survit malgré l'immense sentiment de culpabilité qui s'empare d'elle.
Alors que ses parents auront la force de pardonner au meurtrier, Veronica n'aura de cesse de venger la mort de ses soeurs....
A travers ce roman, Jacquelyn Mitchard nous présente la vie d'une famille mormone blessée au plus profond de son être. Très bien documentée, et à travers une écriture simple mais profonde, l'auteur nous en apprend les us et coutumes sans tomber dans les stéréotypes communément répandus.
Pas question ici de verser dans le sang,le sensationnalisme, Jacquelyn Mitchard nous plonge au plus profond des sentiments exprimés et ressentis par cette famille et leur entourage.
Déchirée entre cette culpabilité, ce besoin de se venger mais aussi de se reconstruire et de continuer à vivre sa propre vie, Ronnie est un personnage très attachant.
"Même une fois la panique estompée, comme le pire de l'infinie douleur, la culpabilité a toujours été là. On ne pouvait jamais la chasser. Elle était semblable à une loupe dont on userait pour projeter un rayon de soleil, concentrant toute la chaleur, transformant quelque chose de doux et lumineux en instrument blessant. Même l'amour n'a pu l'atténuer. C'est la culpabilité qui a fait de ma colère une brûlure que personne n'a jamais passée sous l'eau froide; aussi a-t-elle continué de brûler, brûler jusqu'à l'os. Alors que celle des autres allait s'atténuant, la mienne n'a pu faire de même, malgré le temps. Elle n'a fait que cuire plus encore, au point de devenir une part de moi-même, et a mis bien du temps à guérir. Je pense que les cicatrices doivent encore être là aujourd'hui. (p.14)
J'avoue m'être laissée emportée par le rythme de ce roman. A travers une écriture simple, sans fioritures, l'auteur nous fait vivre cette histoire de l'intérieur, nous plongeant dans nos propres sentiments.
Réédité en version numérique en mai 2014, je remercie les Editions des Deux Terres, ainsi que MyBoox, de m'avoir permis de découvrir ce très beau roman.