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534 lettres échangées en deux ans par Clémence et Marcel, deux ans de captivité dans les prisons de l'État français de Vichy. Ce trésor dormait dans les papiers de la famille Boyer, archives classées et étiquetées par un petit-fils attentionné. La modeste ambition de Marie et Jean Laïlle, le banal article commémoratif pour rendre hommage à un militant cheminot bien oublié, devient un livre qui n'est ni roman, ni histoire, ni témoignage, ni chronique, mais tout cela à la fois.
Cet ouvrage ne s'ajoute pas à tous ceux qu'ont inspirés des lettres de prison: il est inédit parce qu'il y a aussi les réponses de l'épouse.
Ni l'un ni l'autre, ni leur famille, n'étaient préparés à tant s'écrire entre le 15 juillet 1942 et le 30 mai 1944. Un dicton espagnol prétend que si l'on tire sur un fil, parfois tout l'écheveau vient. C'est cet écheveau que va dévider le lecteur. Il ne restait plus aux auteurs qu'à retrouver ce qui, avant 1942, précède les deux années de cette active correspondance croisée. Ainsi apparaissent, du Comminges à Foix, l'activité du militant communiste, bientôt résistant, le courage et la confiance de ce couple qui ne perdra jamais l'espoir.