Physicien, mathématicien et astronome hollandais, Christian Huyghens (1629-1695), savant de l'envergure de Newton, Pascal ou Leibniz, ses contemporains, reste méconnu en France. Il est pourtant étroitement lié à l'histoire des sciences françaises du XVIIe siècle. En 1666, appelé par Colbert, il prend la direction de l'Académie royale des Sciences et s'installe à Paris où il demeure pendant vingt ans, jusqu'à ce que la révocation de l'édit de Nantes et la mort de Colbert l'obligent à regagner son pays natal.
L'apport scientifique de ce génie précoce, à la curiosité pluridisciplinaire, est considérable. Auteur du premier traité complet de calcul de probabilités, il appliquera le principe de l'oscillation à l'horlogerie et créera bientôt la première horloge à pendule. Parallèlement, ses études sur l'optique lui permettent de mettre au point un télescope avec lequel, en 1635, il découvre l'anneau de Saturne, la rotation de Mars et la nébuleuse d'Orion. En 1673, il publie son
œuvre maîtresse, Horologium oscillatorium, premier grand traité de dynamique qui lui vaut la reconnaissance, entre autres, de Newton.
A travers la correspondance et les œuvres de Huyghens, le physicien néerlandais C.D. Andriesse retrace la vie de ce grand savant dans toute sa diversité. Cette biographie remarquablement documentée, replacée dans son contexte, offre aussi le tableau d'une époque qui fut riche en découvertes et en grands esprits.