En cours de chargement...
Les règles ne correspondent pas à un certain registre d'énoncés ; ce sont des outils mentaux, affectés à rendre des services spécifiques et qui s'inscrivent dans la panoplie des instruments en tous genres utilisés par les hommes : telle est l'idée phare de cet ouvrage. Au-delà de la théorie du droit, les analyses originales et minutieuses exposées concernent également la théorie de l'éthique et la théorie de la science, qui ont aussi affaire à des règles ou « lois » et qui en sont aussi restées à des vues sommaires bien peu satisfaisantes.
En particulier, ces analyses mettent en lumière l'usage incongru de l'utilitaire éthique dans le domaine scientifique, les lois théoriques construites par le savant étant insidieusement assimilées à des règles pratiques « gouvernant » le monde, auxquelles la nature aurait à « obéir ». L'ouvrage explore, par ailleurs, les perspectives pragmatiques que la théorie des actes de langage oeuvre à la théorie du droit : notamment, « édicter » du droit ne consiste pas à « dire » des règles, mais à prescrire leur observance ; bien des faux problèmes découlent de ce que l'idée de prescriptif est confondue avec celle de normatif et aplatie en elle. Après un examen comparatif de l'interprétation des textes juridiques, des textes littéraires et théâtraux et des textes sacrés, l'ouvrage aborde la question cruciale, fort débattue, de la liberté de l'interprète juridique.
Il propose une nouvelle approche renvoyant dos à dos les thèses « objectivistes » et les thèses « subjectivistes ». Paul Amselek est professeur émérite à l'Université Panthéon-Assas (Paris II). Il a longtemps dirigé le Centre de philosophie du droit de cette Université. Dans ce domaine, il a publié ou dirigé de nombreux ouvrages, articles et contributions. Ses travaux juridiques en matière de droit administratif et de fi nances publiques font également autorité.