En cours de chargement...
AIbert Ernest Carrier-Belleuse (1824-1887) fut l'un des sculpteurs les plus célèbres et certainement les plus féconds du Second Empire et des années suivantes. Comme le souligne Édouard Lockroy en 1865: " C'est presque une machine à sculpter [...] Chaque jour sortent de son atelier des bustes, des ornements, des statues, des statuettes, des bronzes, des candélabres, des cariatides; bronze, marbre, plâtre, albâtre, il taille tout, il façonne tout, il creuse tout; mais que cette machine a d'esprit, d'imagination, de verve!" Selon la pratique du XIXe siècle, il organisa un atelier où collaboraient de nombreux praticiens qui oeuvraient à la production de ses sculptures et de leurs "dérivés ".
Le jeune Auguste Rodin y travailla à ses débuts. Plus tard, Rodin reconnut qu'il devait à son maître le pouvoir de faire ce qu'il voulait de ses mains. S'il porta parfois un jugement ambivalent sur son oeuvre, il fut toujours respectueux à l'endroit de Carrier-Belleuse, affirmant en 1913 qu'il : "avait quelque chose du beau sang du XVIIIe siècle; il y avait du Clodion en lui ; ses esquisses étaient admirables ; à l'exécution, cela se refroidissait, mais l'artiste avait une grande valeur réelle." À l'occasion du centenaire de la naissance de Carrier-Belleuse, Achille Segard regrettait que : "Trop adulé peut-être sinon trop admiré au temps de son apogée, il a été ensuite trop vite oublié.
Ses succès même lui ont nui." Il fut en fait relégué par les bouleversements esthétiques du tournant du siècle, mais en examinant sans a priori son oeuvre protéiforme on mesure la part de génie qui est la sienne.