En l'an de grâce 2500, Frère Léon nous conte la merveilleuse histoire d'un jeune Brésilien, qui fut d'abord un play-boy, lutta avec son ange, se convertit, se fit ermite, conquit le Pape, revêtit la pourpre cardinalice, devint aimé de tous les humbles de cœur, rencontra Ornella - une star -, l'aima et connut un prodigieux destin. On parle beaucoup du Vatican, ces jours-ci. Comme d'ailleurs tous les jours depuis que Saint Pierre y fut crucifié, la tête en bas. L'eau a coulé sous les ponts romains. Les flots d'espérance, de prières mais aussi de richesses matérielles, ont baigné la colline des pontifes. Théâtre de splendeurs et d'abominations, de sainteté et d'hypocrisie, de siècles en siècles, tel est le décor où Frère Léon situe sa parabole-fiction dans un futur qui nous est étonnamment familier. Frère Léon, ses traits burinés de vieil artiste, son sourire exprimant sa simplicité et sa joie de vivre, son amour invétéré de ce Christ qui nous apprit à aimer - pas à devenir puissant ni riche - ont marqué cet été où il nous apporta, chapitre après chapitre, un récit tendre et naïf. Et très drôle : l'humour n'est-il pas la politesse des gens qui espèrent en de meilleurs lendemains ? Il est une de ces voix timides ou assurées, qui exhortent notre Eglise à se mettre en chemin vers un nouveau millénaire où nous serons tous frères et sœurs, simplement.