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Longtemps il a semblé à l'auteur de ces essais qu'écrire un livre sur Maurice Blanchot fût au-delà de ses pouvoirs. Certes, il écrivait. Mais à chaque coup il subissait une contrainte : à la réflexion qui devait ouvrir un horizon à sa pensée se substituait un laborieux piétinement ; à peine tracé, l'horizon se renversait pour devenir un seuil incertain, qu'il fallait passer et repasser sans jamais être sûr d'avoir vraiment commencé à écrire.
Avec le temps il a dû se rendre à l'évidence : en écrivant il ne s'éloignerait jamais de ce seuil. A moins d'y rester comme cloué, ou bien il parlerait dans le vide, ou bien il s'enliserait dans une lecture interminable. Qu'est-ce à dire, sinon que lire Blanchot, c'est faire l'épreuve d'un hiatus théorique qu'aucune réflexion ne peut accueillir. Peu à peu cependant une tâche se profile : en-deçà de toute synthèse, dans un avant dire destiné à devenir catégorique, accompagner ce hiatus dont la trace traverse le XXe siècle à la fois comme fêlure et comme ?l conducteur.