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Depuis les années 1960, des projets de développement fondés
sur des techniques modernes d'irrigation se sont installés tout
autour du lac Tchad et le long de ses principaux affluents,
dans la certitude de vaincre ainsi les sécheresses récurrentes.
Dans ce contexte, le projet d'irrigation n'a pas seulement pour
but la modernisation de la production : il intervient en
profondeur sur les relations entre population et territoire, en
modifiant les dynamiques sociales et celles du pouvoir.
Cela
signifie également une sous-évaluation des connaissances
locales qui avaient établi, au fil du temps, un dialogue
constructif entre la société et l'environnement. La crise
profonde de nombreux périmètres irrigués, décrite par les
auteurs à travers plusieurs études de cas, laisse aujourd'hui un
"no man's land". Et c'est à partir de là que des savoirs locaux,
mélangés avec les compétences acquises pendant la saison de
la modernisation irriguée, retrouvent du sens.
Ainsi, on peut
apercevoir, sur le nouveau territoire, des parcours inédits de
développement endogène, bien que fragiles.