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Il y a une démarche presque sacrale dans cette réflexion, dans le sens où l’aboutissement n’est pas donné d’emblée comme une tautologie, mais qu’elle le découvre et le fait avancer progressivement : qu’est-ce que ce lieu qui crée pour exclure tout extérieur en même temps qu’il inclut le maximum d’extérieur possible à condition qu’il soit filtré par une forme de l’intériorité ? Jean-Paul Manganaro.
Un atelier d’artiste est en quelque sorte semblable à la chaussette qui fascinait tant Walter Benjamin. Enroulée et repliée sur elle-même, elle se façonnait un sachet dans lequel elle était contenue. Une fois extraite de ce sachet, elle se déployait et le sachet redevenait chaussette. Il faut entendre par là que l’espace de création appartient entièrement à l’artiste et qu’il s’étend dans l’espace de son esprit et de son corps.
L’atelier d’art n’est autre que l’artiste lui-même : c’est un état de son esprit et donc un espace tout intérieur et mental. Au moment où l’artiste commence à travailler, l’espace de travail devient cependant aussi l’espace extérieur - qui reflète une image spéculaire de l’espace interne et le déploie. Le corps de l’artiste se prolonge dans son lieu de travail, qui devient partie intégrante de son corps en mouvement.