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Il avait dit : ici, je n'en peux plus. Avec toi je ne peux plus. Alors après son accident, les semaines dans la chambre blanche, son retour à la maison pour la convalescence, ça a été comme une nouvelle chance pour elle, pour eux. Elle a repris confiance et elle s'est dit, je serai celle qui donnera tout, des fleurs, mon temps, tout. Pour que tout puisse recommencer. Apprendre à finir a reçu le prix Wepler 2000, le prix du Livre Inter 2001 et le prix du second roman des libraires 2001.
" Il y a, comme ça, des pages à couper le souffle. Et des phrases d'autant plus envoûtantes qu'elles ont beau être longues, elles portent en elles le rythme de la coupure, brèches de la virgule mais aussi reprises de souffle par celui qui s'emporte. Coupures et emportements d'un monologue schizophrène - et c'est là une réussite : restituer toute la schizophrénie qu'implique la douleur, qu'implique toute rupture, quand on veut encore ce que l'autre ne peut plus - en vrais symptômes d'un deuil rétrospectif.
Amour et haine, espoirs et doutes, culpabilité. " (Nelly Kaprièlian, Les Inrockuptibles) " Laurent Mauvignier fait admirablement parler les silences, sentir les hésitations, les doutes, la peur de la solitude, l'obsession du malheur. On la voit, cette femme dans son manteau râpé d'un marron défraîchi, le cheveu mou, le visage ravagé d'angoisse, cherchant à deviner sur les traits apaisés d'un époux qui va de mieux en mieux le reflet d'un bonheur dont elle sera bientôt exclue.
" (Michèle Gazier, Télérama) " Rarement un écrivain aura donné une voix aussi forte à ce déchirement et à cette douleur qu'aucune raison n'allège ni console. Une voix directe et nue, elle-même déchirée, qui ne cherche pas à prendre le relais de la réflexion, qui n'explique rien, qui se contente de pâtir. " (Patrick Kéchichian, Le Monde)
Un ouvrage qui ne laissera pas indifférent
Petit, mais costaud… Telle est la réflexion qui vient d’emblée avant même d’en avoir fini la lecture.
Lecture coup de poing, plutôt que lecture coup de cœur…
Laurent Mauvignier, réussi à merveille à se metre dans la peau d’une femme et en restituer un long monologue d’une épouse récupérant à domicile son mari alité.
Quel brio pour traduire avec autant de justesse les sentiments les plus divers et contradictoires d’une femme qui entre les lignes se découvre, et nous en apprend sur ce qu’a été sa vie de couple.
La syntaxe est lourde, pesante ; les phrases étouffent souvent tant elles sont longues, et alambiquées. Toute la psychologie féminine se retrouve dans cette manière d’écrire, qui ne laisse pas indifférent.
Lecture coup de poing, plutôt que coup de cœur, car peut-on être habitée par cette histoire ? En tout cas, en ce qui me concerne, c’est l’intensité, et le style qui m’auront marquée.