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Au départ, une relecture d'Antigone avec l'étonnement de retrouver, dans la tragédie de Sophocle, le scénario de la dissidence, dégagé des études antérieures de l'auteur à partir d'analyses de cas du XXe siècle. Puis, cet étonnement se mue en question : qu'est-ce qui se joue, au Ve siècle avant J.-C., qui s'exprime dans Antigone mais aussi dans Electre et qui continue à nous concerner d'aussi près ? L'émergence de l'individu face aux nomoï - ces lois à dimensions à la fois sociales, politiques et sacrées - qui ont régi Athènes auparavant.
Cet Ordre se fracture, laissant se dessiner des ordres multiples : social, politique et éthico-religieux... qui ne se recoupent plus. L'individu dans la cité a alors le choix. " Choix d'Antigone " ou transgression des normes et des lois pour réaffirmer publiquement les principes qui constituent la référence symbolique menacée d'une institution, d'une société ou de l'Humanité tout entière, selon les formes et les enjeux de la dissidence.
" Choix d'Ismène " ou retrait vers l'intérêt privé de qui s'abrite derrière son statut et se juge impuissant, engendrant toutes les démissions qui permettent à un ordre injuste de triompher. Ce choix, vingt-cinq siècles plus tard, reste celui du citoyen dans certaines situations limites. L'affaire du sang contaminé nous montre qu'il demeure pertinent au sein de nos sociétés démocratiques occidentales et que les institutions ne peuvent dispenser l'individu-citoyen d'options à dimension éthique, qui décident du devenir d'une société.