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Si la vie d'Andrew Jackson nous apparaît extraordinaire (il fut
un général victorieux et président des Etats-Unis de 1829 à
1837), elle fut également faite de ces petits événements qui
composent notre existence quotidienne. Ses lettres dévoilent
un pan de l'intimité d'une époque très éloignée de la nôtre,
avec ses pratiques, ses moeurs, ses lois. Etroitement associés
aux desseins nationaux que Jackson embrassa, les figures de
l'intime, les mots et les gestes du quotidien, les espaces
fragiles des sentiments, les formes de l'espoir et du regret
transmettent quelque chose de son passage sur cette terre.
On
peut y entendre dans ces configurations un idiome, une
rhétorique et un imaginaire qui ont forgé la "démocratie
jacksonienne", cet âge bouillonnant et vindicatif qui préfigure
la modernité, salue et accentue l'avènement de l'homme
(blanc) de la rue, l'explosion technologique, le développement
économique ponctué de crises graves, la radicalisation de
l'opposition nord-sud ou l'expansion vers l'Ouest.
L'homme
politique Andrew Jackson y joue un rôle certain mais
forcément limité dans ce processus, tandis que l'individu
Andrew Jackson évolue dans les rôles divers de la famille
(mari, père, tuteur, gendre, beau-frère, ami). L'intimité du
foyer et l'expérience du monde sont les deux facettes d'une
même existence qui articule sans cesse les nécessités de l'une
aux exigences de l'autre.