Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
L'Alcibiade enfant à l'école est l'un de ces rares joyaux de la littérature érotique que quelques bibliophiles privilégiés gardaient caché dans...
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L'Alcibiade enfant à l'école est l'un de ces rares joyaux de la littérature érotique que quelques bibliophiles privilégiés gardaient caché dans leurs écrins secrets, de peur que son éclat n'attire sur eux le regard inquisiteur de la brigade des mœurs. Il mérite aujourd'hui de paraître au grand jour, car, outre qu'il ait subi plusieurs condamnations qui sont au tant de recommandations pour un ouvrage de ce genre, il est considéré parmi les amateurs comme le chef-d'œuvre de la prose libertine de l'Italie du XVIIe siècle.
Ce petit livre carnavalesque (libretto da Carnevale) prend la forme classique d'un débat sur les " deux amours " entre Philotime, maître d'école, et Alcibiade, son jeune et bel élève. Il recèle à la fois le charme envoûtant du Banquet de Platon, l'énergie piquante des Dialogues de Lucien et la misogynie virulente du Corbaccio de Boccace, tout en étant imbu d'une philosophie provocatrice et iconoclaste digne du marquis de Sade.
Il ne s'agit pourtant pas ici de violence sanguinaire ou d'abus sexuel, ni de luttes inégales entre un adulte corrupteur et un enfant sans défense, telles que sont souvent dépeintes, sans nuances, les amours garçonnières. Non, ce qui rend ce tournoi amoureux si palpitant, c'est l'égalité des combattants. À l'assurance et à l'expérience du maître s'opposent la fierté et l'intelligence de l'enfant, qui répond aux arguments les plus alambiqués avec l'aplomb d'un petit Jésus parmi les docteurs. À la condescendance et aux hypocrites soucis pédagogiques du précepteur se heurte la fausse candeur de l'élève. Aux grossiers préjugés que débite Alcibiade, Philotime réplique par des raisonnements burlesques. À la verbosité onctueuse et toute athénienne de l'un se mesure le laconisme buté de l'autre. Les échanges n'en sont que plus vifs et amusants. Tous les coups sont permis, car c'est l'Amour, aux yeux bandés et au sourire narquois, qui est l'arbitre de ce comique entretien et qui le mène à son dénouement.