Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Par l'intermédiaire d'Averroès c'est tout le mouvement du " transfert des études " (translatio studiorum), de la longue et lente appropriation de la...
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Par l'intermédiaire d'Averroès c'est tout le mouvement du " transfert des études " (translatio studiorum), de la longue et lente appropriation de la philosophie gréco-arabe par l'Europe, de son acculturation philosophique et scientifique, qui s'est accompli - une histoire multiséculaire, celle de la transmission et du renouvellement de la philosophie et de la science antiques, commencée, au IXè siècle dans la Bagdad des califes abbâssides, poursuivie au XIIè dans la Cordoue des Almohades, et continuée en pays de Chrétienté, dans et hors des universités des XIIIè-XVè siècles. Ibn Rushd est la pièce centrale du dispositif intellectuel qui a permis à la pensée européenne de construire son identité philosophique. Sa physique, sa psychologie, sa métaphysique ont dessiné pour l'Europe la figure suprême de cette rationalité qu'on dit aujourd'hui occidentale ou grecque, au moment précis de l'histoire européenne où la Grèce n'était qu'un pas de l'orientale Byzance et où les Byzantins eux-mêmes qualifiaient de " fables helléniques " et de " philosophie étrangère " l'antique sagesse des Grecs.
Alain de Libera.