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"Donc j'étais tout à l'heure au Jardin public. La racine du marronnier s'enfonçait dans la terre, juste au-dessous de mon banc. Je ne me rappelais plus que c'était une racine. Les mots s'étaient évanouis et, avec eux, la signification des choses, leurs modes d'emploi, les faibles repères que les hommes ont tracés à leur surface. J'étais assis, un peu voûté, la tête basse, seul en face de cette masse noire et noueuse entièrement brute et qui me faisait peur.
Et puis j'ai eu cette illumination.Ca m'a coupé le souffle. Jamais, avant ces derniers jours, je n'avais pressenti ce que voulait dire 'exister'."
Ce roman introspectif et mélancolique,
centré sur les réflexions de son narrateur, et surtout sa manière si particulière de ressentir le monde qui l'entoure, est une parfaite introduction à la philosophie de Sartre, un premier contact offrant de nombreuses pistes de réflexion. La vie quotidienne du narrateur, celle d'un professeur faisant des recherches dans une petite bibliothèque de Province, nous plonge dans un quotidien où domine la solitude. Les descriptions sont intéressantes car elle offrent une illustration de sa conception philosophique de la perception de la conscience, le monde inanimé, les autres personnes autour de lui, provoquent un sentiment de malaise, une Nausée. La création littéraire, de même que le questionnement philosophique, offrent une solution pour résoudre ce malaise existentielle. On sent que le roman en tant que tel n'intéresse pas vraiment Sartre, la fiction est pour lui un vecteur de sa réflexion philosophique.