Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Il commençait à faire affreusement froid, et à peine avais je sorti la tête de mon col que des tourbillons de neige sèche et glacée me collaient...
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Il commençait à faire affreusement froid, et à peine avais je sorti la tête de mon col que des tourbillons de neige sèche et glacée me collaient les cils, le nez, la bouche et me pénétraient dans le cou - tout est blanc, lumineux et enneigé, rien nulle part que lumière trouble et neige. Je commençais à avoir sérieusement peur. Aliochka dormait à mes pieds, tout au fond du traîneau ; il avait le dos complètement recouvert d'une épaisse couche de neige. Ignachka gardait son entrain : il passait son temps à tirer sur les rênes, pousser des cris d'encouragement et taper ses jambes l'une contre l'autre. La clochette tintait toujours aussi merveilleusement. Les chevaux renâclaient, mais couraient toujours, trébuchant de plus en plus souvent, et un peu moins vite... Le vent hurla frénétiquement ; une grande pelletée de neige se déversa sur les pans de ma pelisse. Je me retournai : la troisième troïka avait disparu.
Dans ces nouvelles, qui contiennent toute une comédie humaine, les raffinements psychologiques et poétiques de l'auteur, ses contradictions idéologiques, son art du récit, Tolstoï met au point son art. Il y critique la civilisation contemporaine au nom de l'authenticité, de la spontanéité du sentiment, de la nature.