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"Ce bas-relief était un rectangle grossier de moins d'un pouce d'épaisseur et d'environ cinq pouces sur six, manifestement récent. Les dessins, pourtant, n'avaient rien de récent, ni dans leur harmonie, ni dans ce qu'ils suggéraient. En effet, si les fantaisies du cubisme et du futurisme ont été nombreuses et désordonnées, elles n'ont pas souvent répété la régularité secrète qui se dissimule dans le graphisme préhistorique.
Or, pour l'essentiel, ces dessins paraissaient bien être les symboles d'une écriture. Ma mémoire, pourtant, en dépit de la connaissance approfondie que j'avais désormais acquise des papiers et des collections de mon oncle, ne me fut d'aucun secours quand il s'agit d'identifier cette catégorie particulière ou même de deviner ses affiliations les plus lointaines. Au-dessus de ce qui, apparemment, était des hiéroglyphes, se trouvait une figure, placée là dans une intention d'illustration évidente, même si l'exécution impressionniste n'autorisait pas que l'on se fît une idée très nette de sa nature.
On aurait dit une sorte de monstre, ou de symbole représentant un monstre, d'une forme telle que seul un esprit morbide avait pu le concevoir. Si je dis que mon imagination quelque peu extravagante se laissa aller à y voir tout à la fois les formes d'une pieuvre, d'un dragon et d'une caricature humaine, ce ne sera pas trahir l'esprit de la chose. Une tête molle, tentaculée, surmontait un corps grotesque et écailleux, équipé d'ailes rudimentaires, mais c'était la ligne générale de l'ensemble qui provoquait le choc le plus violent et le rendait plus effrayant.
Derrière la figure, à l'arrière-plan, on devinait la vague suggestion d'une architecture cyclopéenne".
Oh Grand Cthulhu !
Une envie de m'attaquer au maître de la littérature fantastique, le grand Lovecraft. Il m'a été longtemps conseillé de commencer avec le célébrissime Cthulhu et c'est ce que j'ai fait. Un recueil de six nouvelles, parfois bonne, parfois excellente et parfois très longue.
On commence par « L'appel de Cthulhu » où Lovecraft nous raconte l'histoire d'un mythe qu'il a créé. La nouvelle fait pas mal de pages et se lit très vite. Une lecture fluide, certes sans dialogue mais terriblement effrayante. On en est à se demander si ce monstre n'existe pas réellement. De même pour la nouvelle « Celui qui chuchotai dans les ténèbres » qui fut mon coup de cour. La plus récente nouvelle de ce recueil (1931) n'a pas pris une ride ! Une correspondance entre deux hommes à propos d'être venus d'une planète située derrière Neptune, Yuggoth. Lovecraft arrive à donner des réponses totalement fantastiques aux grandes questions que l'Homme s'est toujours posé. Et le pire, c'est que si on se laisse allez, on pourrait y croire. Les nouvelles « La tourbière Hantée » et « Par-delà le mur du sommeil » sont correct mais vraiment trop courte. Le sentiment de frustration se fait ressentir à la fin de ces nouvelles surtout pour la tourbière. « La couleur tombée du ciel » est une nouvelle très prenante comme les deux premières. Elle se lit très rapidement et nous effraye terriblement. Encore une fois, un composé intergalactique tombe sur terre et engendre de terrible conséquence. Enfin, la nouvelle « La peur qui rôde » ne m'a pas du tout convaincu. J'ai mis longtemps avant de la finir. L'histoire n'est pas aussi prenante que les précédentes et le texte n'est pas aussi fluide. Surement parce que c'est une des plus anciennes nouvelles de ce recueil.
Bref je dirais que ce recueil regorge de 5 excellentes nouvelles, il ne faut donc pas hésiter à sauter sur ce bouquin si on veut découvrir l'univers du grand Lovecraft.