Eux sur la photo, mais qui sont-ils ??? Une coupure de journal découverte dans un dossier montrant sa mère entourée de 2 hommes trouble Hélène Hivert. Elle a besoin de savoir, de relier tous ces fils du passé qu’elle ne connait pas et passe une annonce dans un journal comme l’on jette une bouteille à la mer.
Une réponse arrive … « Je pense avoir des informations sur la personne que vous recherchez : il s’agit certainement de mon père, qui a souvent séjourné à Interlaken en été…. »
Ils vont échanger une correspondance formelle, puis amicale, et enfin amoureuse mais
toujours un peu en retenue, en pointillé, comme si la peur de la découverte les empêchait de franchir ce petit pas ; le vouvoiement en est la démonstration.
Pour eux, il y a une urgence à découvrir le passé de plus en plus commun de leurs père et mère car les 2 derniers témoins encore en vie détricotent leurs mémoires.
« Comme il est ironique de penser, en attendant, que la suite de nos recherches dépend des souvenirs improbables d’un homme au cerveau en partie mort et d’une vieille femme à la mémoire dévastée. Curieuse allégorie de ce présent que nous ressuscitons de ses ruines de papier, une photo après l’autre ».
Le personnage principal c’est ce lourd silence qui a accompagné la vie d’Hélène et celle de Stéphane. Au fur et à mesure que le secret se dévoile, plusieurs pistes sont possibles et les supputations peuvent faire mal. Reste l’interprétation qu’ils vont en faire et que nous découvrons à la fin du livre.
Signe des temps, ce sont les photos qui les guideront. A chaque avancée dans leurs recherches Hélène Gestern nous raconte une photographie et ces descriptions sont telles que vous avez l’impression de l’avoir entre les mains, j’ai vraiment eu ce sentiment avec la première.
La lettre posthume de Sylvia et le journal intime de Jean résonnent en moi comme un rappel de la vie dans les années 50 à 70. J’y ai retrouvé cette peur du « qu’en dira-ton », cette angoisse du manque, l’emprise bourgeoise…. qui ont écrasé Natacha, la mère d’Hélène et qui ont fait de même avec certaine personne de ma connaissance.
Un roman que j’ai lu en une soirée, bien calée, dos à la chaleur du feu et je n’ai pas voulu le lâcher. Ce n’est pas le besoin de savoir à tout prix, mais j’étais bien avec eux. Quelques phrases percutantes ponctuent une lecture où l’émotion est présente.
J'aime aussi beaucoup la couverture très sobre de cette collection.
J’aimerais poser une petite question à l’auteure pourquoi avoir choisi le prénom d’Hélène qui est également le sien.
Je le classe dans mes livres à faire du bien et j’espère le prochain ouvrage d’Hélène Gestern qui nous a démontré qu’elle est un bel auteur.
Une pépite méconnue !
Hélène n'a pas connu sa mère. Celle-ci est morte quand elle avait trois ans. Aujourd'hui, tout ce dont elle dispose, ce sont de vieilles photographies et une foule de questions.
Elle décide un jour de publier dans un journal l'un des clichés de sa mère, accompagnée d'un inconnu, comme une bouteille à la mer, un appel au secours, le besoin d'une réponse...
Qui ne va pas tarder à arriver puisqu'un homme lui écrit : il a reconnu son père sur la photo...
Commence alors une correspondance comme une promesse : celle de la quête d'identités perdues !
Un roman magnifique !