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Dans une ville de province aux faux airs de Far West un garçon tendre et curieux découvre qu'il n'est pas le seul à se sentir isolé.
Un garçon et une fille s'éprennent tandis que la caissière cherche laborieusement le code-barres d'une boîte de maquereaux. Il s'attache à un collègue en manutentionnant des palettes de conserves pour animaux. Puis il remercie la propriétaire de son petit appartement pour la tarte aux pommes qu'elle lui apporte.
En un mot il apprécie la vie telle qu'elle est. Mais, s'il a bien compris que les chiens ne volent pas - contrairement aux claques - il ignore encore l'usage que l'on peut faire d'un revolver.
Avec un sens de l'économie du récit sidérant, Guillaume Siaudeau nous raconte le sourire aux lèvres l'épopée ordinaire d'un doux rêveur qui se lance dans la plus belle des aventures, celle qu'il appelle " le monde et moi ".
Un combat ordinaire
Il y a d'abord une filiation sympathique sans conséquences à établir avec un autre auteur maison, Thomas Vineau. Il y a quelque chose à rapprocher, dans la forme, l'intention, faire un récit court où l'émotion n'est pas absente comme l'expérience même si elle reste ici bien plus incluse dans la fiction. Expérience de vie donc à prendre à la lettre, à la légère et pas seulement, inventé une langue, une forme joueuse et trompeuse qui vous happe et vous retient par de courts paragraphes qu'on enchaine sans peine. En citation : "ça ira mieux quand j'aurais un chien, un beau gros chien. Peut-être même que j'en prendrais deux". (Walter Hamilton). Et pourquoi ne pas commencer par la mort du sien de chien comme un début à quelque chose, un début dans la vie, un vieux chien et sa chute avec les protagonistes qui vont avec ? Raconter donc un peu la famille et puis la suite, normal ou peut-être pas. Quels liens ? Après la vie amène d'autres choses, se charge du reste, l'amour, le travail, une arme mais l'arme remplace, empêche les larmes. On pourrait prendre plaisir au jeu comme avec Malzieu ou d'autres parce que c'est un plaisir d'inventer de la délier, d'enchainer, de boucler, de filer, de raconter pour écrire et c'est autre chose de vivre alors l'un dans l'autre, ça donne un petit livre original, faussement naïf et franchement humain. Commencer avec un vieux chien dans cette chienne de vie comme on dit et de surprises en surprises, de découvertes en découvertes, tenir peut-être jusqu'à mûrir.