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C'est dans le quartier populaire de la porte d'Aix à Marseille que débute le roman de Minna Sif. Au milieu des trabendistes, des mendiants, des bandits gourmés et des jeunes prostitués. Parmi eux se trouve Brahim, homme superbe et véhément. Arrivé clandestinement il y a quinze ans, il refuse de demander des papiers à la préfecture. Et tout autant de louer un gourbi au marchand de sommeil qui sévit dans le secteur.
Clochard céleste, conteur roublard, Brahim pousse son caddie dans la ville basse qui bouillonne de vie.
Il nous conte, chemin faisant, l'histoire violente, féroce, ensanglantée et comique de sa vie de chaque côté de la Méditerranée. Homme de là-bas et d'ici, il vient d'abord de ce lieu extraordinaire pour un homme : le pays des femmes. Les voilà toutes, déferlantes, hardies, bavardes et moqueuses. Fadéla la dégourdie, la mère de Brahim. Zina la morte, sa maîtresse. Leïla, la pute aux canines d'or. Grand-mère Haffida qui dévore pour survivre à la brutalité des hommes.
Fatem la poétesse. Et, pour finir, Antoinette la blonde marseillaise.
Dans un langage dont la vigueur rappelle le discours de Léon Bloy et de Céline - Minna Sif nous ouvre avec Massalia Blues un monde de misères et de sublimités propres au roman picaresque. Chaque personnage ici est à la fois prince et misérable, faiseur et victime, fange et velours, tendre et roublard.