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Philippe Blanchon est poète etécrivain, il est né en 1967. Il a publiéLe poème de Jacques
suivi de L'Ambassadeur aux éditions Mona Lisait en 2001, La Nuit Jetée en 2005 et Capitale sous la neige en
2009 aux éditions l'Act Mem, volumes qui constituent les fragments
d'une vertigineuse fiction en vers dite depuis plusieurs voix et
semblant devoir s'étendre sans fin. Ses poèmes antérieurs ont été
repris sous les titres Le reliquat de santé (La Courtine,
2005) et Janvier (La Part Commune, 2009).
Editeur, il a publié plusieurs textes inédits d'auteur majeurs de
poésie moderne, William Carlos Williams, E.
E. Cummings, Jean
Legrand, Eugenio Montale, Italo Svevo, Herman Melville, ou encore
Charles Olson, notamment.
Un moment la question se pose de savoir si l'on doit classer les
livres de sa bibliothèque par genre, par auteur, par collection,
par domaine. Tentation formaliste parfois de regrouper toutes les
couvertures rouges des quadriges de puf, le jaune des Verdier etc.
Le problème avait retenu Perec et il semblait qu'aucun classement
ne pouvait convenir à une pensée qui les dépasse tous et ne cesse
de se jouer des genres.
Le plus souvent les choses finissent par
s'agréger par affinités, ordre de lecture, outils d'un travail en
cours : en un aménagement personnel. Les éditions publie.net
n'échappent pas à cette nécessité de ranger pour orienter et à
l'interpénétrabilité des rubriques, au flou des frontières :
atelier des écrivains, zone risque, voix critiques, formes brèves.
plus repères que rubriques.
Le texte de Philippe Blanchon se présente sous le titre de
Manifeste et nous renvoie à ces périodes modernes qui les virent
fleurir dans les poches d'une jeunesse inspirée : manifestes
surréalistes, cubistes, futuristes, dada.
ainsi énonce-t-il
quelques positions, déclare-t-il quelques oppositions. Mais très
vite sa forme dépasse son objet, comme par ironie, pour devenir
poème. Poème dessous lequel perce quelque pamphlet (à la manière du
Julien Gracq de la littérature à l'estomac), journal critique d'un
philologue croisant les auteurs de ses lectures en une curieuse
réunion posthume, histoire d'un dialogue fertile entre poésie et
roman jusqu'à la confusion des genres (On retrouve ici cet élan
idéal, cette utopie féroce des Manifestes).
Poème critique qui
jouerait dans la forme ce qu'il énoncerait dans le fond, fond et
forme ne faisant alors plus qu'un. « Et les frontières
disparaissent (se nomment pour disparaître), écrit-il. » (On
entend à mi-mots cette critique du français qui sépare la théorie
du littéraire quand les anglo-saxons ou les russes réunissent.)
Critiques de ceux qui s'acharnent encore à distinguer, à
désunir : « vous faites de la peinture abstraite ou
figurative ? », demandera-t-on à un peintre, n'admettant
aucune confusion et se coupant par là même de comprendre quoi que
ce soit à la peinture.
Curieux objet en somme que ce Manifeste quiéchappe à nos bibliothèques ou qui y a plus que tout autre sa
place.
JL