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La Lorraine, dans ses beaux paysages verts, mérite le détour. Son histoire gagne à être connue. Des Celtes à l'Europe du XXesiècle, la région frontalière fut mêlée aux plus grands événements. Charlemagne fit de Thionville une de ses capitales, Metz fournit les premiers Maires du Palais. Plus tard Charles le Téméraire puis Charles Quint rêvèrent d'ajouter cette riche enclave à leurs terres. Alors que s'estompait le souvenir de Jeanne d'Arc, les Guise et le duc de Lorraine furent les ardents meneurs de la Ligue.
Avant les misères de la guerre de Trente Ans, passa un âge d'or : les Callot, de la Tour, Claude Gellée, Bellange, Bassompierre dans un autre genre. Enfin Stanislas suppléa l'authentique maître du duché devenu empereur d'Autriche. Suivit l'impressionnant défilé des généraux et maréchaux d'Empire, des conscrits de 1813 chantés par Erckmann-Chatrian. L'annexion de 1870 coupa la province en deux. La Lorraine demeurée française fournit un Jules Ferry à l'Assemblée, un Poincaré à la République et son cousin aux mathématiques, Barrés à la littérature, après les Goncourt, Lyautey à l'Empire colonial, Emile Gallé à l'art nouveau.
La fière province meurtrie fut exemplaire dans la guerre de 14-18, du Grand-Couronné à Verdun, avant de participer au redressement national par la diversité de son économie rurale et industrielle, en 1919 comme en 1945. Un parcours mal connu qui se révèle ici passionnant et ouvert sur le monde de l'avenir.
