En cours de chargement...
« Antoine regardait ses pieds qui avançaient malgré lui, mécaniquement et, lui semblait-il, sans qu'il y soit pour quelque chose. Le monde venait de s'écrouler autour de lui ! Plus rien n'existait si ce n'est cet insupportable poids dans la poitrine. Un poids qui ressemblait à un énorme sanglot dont rien ni personne ne pouvait le délivrer. Des mots tambourinaient sans cesse sous son crâne en feu. Il eut envie de crier pour évacuer sa déception.
Il s'arrêta, appuya son dos contre un arbre et leva les yeux vers le ciel. Les branches dénudées tendaient comme pour une prière, leurs bras décharnés implorant une aide Divine. Mais l'épais brouillard de ce matin de novembre ne laissa rien filtrer de cette prière. Épuisé, Antoine gonfla sa poitrine et hurla de toutes ses forces pour évacuer ce trop plein d'amertume qui l'angoissait. Il hurla jusqu'à bout de souffle.
Un cri d'impuissance qui faisait mal. Un cri animal de total anéantissement qui faisait peur. Puis, soudainement vidé de toute son énergie, il se laissa glisser le long du tronc jusqu'au sol. Le front posé sur ses avant-bras croisés sur ses genoux repliés. Combien de temps resta-t-il ainsi ?... »