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Maupassant misogyne ? Comment ne pas le penseràla lecture de ces nouvelles ? Avec en vedette l'excellentissime nouvelle« La parure », qui, s'il n'y en avait qu'uneàlire pour appréhender ce genre littéraire si particulier, serait celle-là. C'est un texteàchutes multiples, qui aboutitàla chute sublime, suprême, qui laisse le lecteur totalement assommé.
Tous les travers de la femme vue par Maupassant semblentêtre réunis chez Mme Loisel : l'envie, le goût de la toilette, des bijoux, le besoin de séduire, le rêved'être autre.
Et puis le tour de passe-passe de l'auteur, qui permetàson personnage de réaliser ses voeux, pour l'en punir plus horriblement ensuite.
On pourrait s'amuseràréécrire cette nouvelleàl'infini : et si elle n'avait pas perdu le collier, et si son mari ne l'avait pas aidée, et si elle avait prolongéle bal en trouvant un autre destin.
Mais non, on assisteàla lente déchéance qui fait suiteàun instant de bonheur.
Une version pour le moins cynique d'une Cendrillon marquée par le sceau d'une morale implacable.
Et parlons du mari : tout le malheur de l'homme apportépar sa femme. Toute sa vieàla merci de ces défauts si féminins, qui font de M. Loisel une victime expiatoire pour avoir trop aimé, pour avoir, dans une tentative de séduction, tentéde répondre aux désirs de sonépouse.
Du fantasme au rêve de bonheur, de désillusions en faux-semblants, voilàdonc un texte magnifique, comme Maupassant sait nous en donner.