En cours de chargement...
Pour fêter Bakou, derniers jours,
fiction qui prolonge la tentative fantastique de Suite à l'hôtel Crystal (Lien -> ), voici La chambre des
cartes, les voyages d'Olivier Rolin dans l'extrême Est,
l'extrême Nord, dans ce bâtiment du bout de la Sibérie où on
dépiaute un mammouth extorqué au Permafrost, ou bien sur les traces
de ce grand somment de la littérature, les Récits de la
Kolyma de Chalamov.
Les lecteurs de Port Soudan, de L'Invention du
monde, de Bar des flots noirs ou de Méroé savent
l'obsession du voyage chez Olivier Rolin : mais une tentative
pour l'aventure qui passe toujours par la langue, le récit qui dit
ce voyage ou cette aventure.
Jules Verne, le capitaine Hattéras,
sont des fantômes proches, comme Conrad : monde des
baroudeurs. Mais si Jean Rolin est pour de vrai ce baroudeur des
extrêmes, même pas plus loin que le périphérique, Olivier nous
envoie au bout à la langue : la prolifération deL'Invention du monde, utopie d'un récit global, venu au même
instant de toutes les villes du monde.
La fascination qu'il exerce sur nous, ses lecteurs ou ses
proches, tient à ce rêve obsédant du livre, où ils se croisent
tous.
En 2001, Thierry Grillet, à la Bibliothèque nationale, avait
proposéà quelques écrivains de se saisir d'un département, et de
rédiger un texte libre, sur ce que serait notre rencontre avec ces
galeries souterraines de Tolbiac. J'avais demandé les cartes...« On l'a déjà donnéà Olivier », fut la réponse...
J'avais eu la chance de découvrir le rayon science, le Journal de
Trévoux... C'est ce texte d'Olivier Rolin explorant le département
des cartes de la BNF (mais croisant Gracq et Claude Simon), pour
déceler ce que nous projetons ici d'imaginaire, qui ouvre cet
ensemble de 9 voyages, qui ne sont reportages que dans les
livres...
Ainsi, emblématique, l'ultime, déjà accueilli sur
Internet : Jean-Christophe Bailly enseigne à l'école du
paysage de Blois, qui publie régulièrement des Cahiers.
Quand ça avait été mon tour, j'avais écrit sur les ronds-points (Lien -> http://www.tierslivre.net/arch/04_RondsPoints.html).
Olivier, lui, s'en est
tenu à cette vue de sa table de travail (Lien -> http://remue.net/cont/rolin_paysage.html).
C'est donc, en parcourant ici la Mongolie ou la Sibérie, à une
lecture de l'imaginaire géographique qu'il nous convie. Ainsi dans
ce grand texte, qu'on propose ci-dessous à feuilleter, Magadan,
débarcadère de l'enfer : texte qui concerne autant
l'intérieur de l'oeuvre du grand Chalamov qu'il concerne
l'intérieur même de la Russie post-socialiste.
Mais on croise aussi
Axionov ou Evguenia Guinzbourg, ou Cendrars.
Alors, le monde à nous offert, une aventure, un risque, une
quête des hommes, de leurs colères, de leur éternelle
condition ? Olivier Rolin s'inscrit dans cette tradition. Et,
s'il se questionne, cela lui impose seulement ce qu'il voit :
ce qu'ici il nous raconte, se limite à nous raconter. D'où l'énorme
force d'imaginaire de ces 9 textes, qui commencent par des cartes,
s'en vont aux pôles ou en Mongolie, et reviennent à sa table de
travail.
Ainsi, en septembre 2001, Le Monde propose ainsi à Olivier Rolin
une enquête en Sibérie : Les oiseaux de la toundra, Une odeur d'éléphant un jour de pluie et « La vie au
pôle est d'une triste uniformité », triptyque avec
mammouths et Iliouchyne, restera inédit : personne avant nous
n'avait lu ces textes.
Raison de découvrir La chambre des
cartes.
FB (Lien -> http://www.tierslivre.net)