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« Tout est historique », aimait répéter Yves Congar avec force et conviction. « Tout est absolument historique, y compris la personne de Jésus-Christ. Les évangiles sont historiques. Thomas d'Aquin est historique. Paul VI est historique. Et mon point de vue est inscrit dans une histoire... » Au soir de sa vie, il revenait sur le mê me thè me, affirmant l'historicité de toutes choses : « Absolument tout, y compris la Bible et la personne de Jé sus.
C'est cela qui fait deux familles d'esprits. Et moi-même, d'abord par instinct et ensuite grâce à l'enseignement et à l'amitié de mes aînés Chenu en particulier, et aussi Féret je suis allé dans cette direction, que j'ai poursuivie dans l'oecuménisme et dans le reste. » Cette manière d'appréhender l'Église dans le temps, suivant une formule de son maître Chenu, nous donne une clé pour comprendre Congar, pour arriver à le bien situer dans la famille d'esprit qui est la sienne et pour reconnaître la direction dans laquelle il a avancé.
Mariusz Jagielski l'a compris, probablement mieux que beaucoup d'autres, ce qui l'a conduit à inscrire son ecclé siologie (« son point de vue ») dans l'histoire, celle de la théologie, celle de l'Église et celle du monde. Il y a tant de travaux sur Congar, mais seulement quelques-uns se démarquent vraiment, parce qu'ils ont compris cette intuition fondatrice de celui dont ils veulent se mettre à l'école.
[Extrait de la préface de Gilles Routhier.]