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Martin, doudou d'une demie née sous X, jouet d'une adulte sans enfance, objet de liens, d'humanité dans un système relationnel improbable. Douce liqueur, jus apprécié et convoité. Centre d'un riche cosmos, douloureux, vif, réel et imaginé. Cécile Somson, jeune artiste Parisienne, née dans les Ardennes, boulimique de livres, de théâtre, d'art, de mathématiques et de savoir, nous donne là un texte touchant.
Autobiographie romancée, roman autobiographique, ces quinze chroniques surprennent par leur honnêteté, leur dynamisme, leur esprit humoristique et piquant. Elles interpellent par leur intelligence, leur clairvoyance et par le monde atypique qu'elles décrivent. Une femme, un chat et Martin.
Ces quinze épisodes de la vie de la Cécile Somson nous montrent à quel point l'écriture et la production artistique sont capables d'engager chez l'individu ayant subit un trauma une résilience efficace.
On mesure à quel point l'art peut être un tuteur pour transformer, sublimer son expérience et en faire une force. Elle se souvient, se remémore, mélange photos, passé et chimères. Elle associe fantasmes, réalités et imaginaires. L'artiste déconstruit et reconstruit. Produire, éviter le rien, le blues et se prouver que « ?les vraies afflictions ont leurs délices : les vraies afflictions n'ennuient jamais car elles occupent beaucoup l'âme? », c'est d'elles que se nourrit Cécile Somson.
Quand le trauma réel la frappe, elle ne réagit pas, témoin du cataclysme qui l'entoure, elle observe, comprend, et quand elle fait revenir la vie par Martin, la souffrance côtoie la passion ! L'artiste est captivée par elle et prend plaisir à la comprendre. Libérée de toute rage, la souffrance et le désir de l'esthétiser permet à la jeune femme de partager avec nous sa métamorphose. Elle transforme le trauma en beauté, comme une chimiste, elle sublime, fait passer une chose à un autre état.
Ce texte ne se lit pas, il se vit, se contemple, se mûrit.
On le goûte, l'oublie, on y revient, s'y perd, s'y retrouve, il nous touche et nous éloigne. Ce texte parle car il est puissant de vérité et de sincérité, il fait de nous un complice. Lecteur-spectateur-confident qui permet à Cécile Somson des s'affranchir de la réalité, de penser autrement un système qu'elle connaît par coeur. Elle fait se substituer à la réalité extérieure de nouvelles histoires, représentations et scénarios.
Manière à elle de vaincre l'enfance, de se battre contre l'adolescence, le poids de la famille, de l'intelligence et du corps.
Ce texte nous fait comprendre l'importance de l'art et la beauté de la souffrance quand elle se transforme, se sublime. Extraordinaire bataille pour la vie, ces épisodes ne disent pas qu'Exit ils disent surtout « ?j'existe? ».
Postface à l'ouvrage de Clémence Mayolle