Biographie de Colin Vettier
Boris, je te déteste !
Quand, un jour de décembre, mon père a annoncé mon prénom à l'officier d'état civil d'une voix tremblante, il a articulé « Colin ».
Et merde...
Mes parents étaient fans de l'Écume des jours de Boris Vian. Moi, beaucoup moins : tu parles d'un prénom à la con !
C'est dur à porter et en plus ça attire le fer. De ce côté-là, j'ai été servi : élève assidu et attentif, affublé d'un prénom qui appelle à la blague piscicole et aux jeux de mots débiles, je me suis fait casser la gueule à la récré' plus d'une fois.
Pour couronner le tout, j'étais aussi impressionnant qu'un têtard anorexique ; inutile de préciser que je ne rendais pas les coups.
Puis au Lycée, ça s'est calmé. J'ai trouvé un début d'équilibre et un solide groupe de copines. Cela m'a permis de m'assumer et d'élargir mes horizons ; j'ai donc commencé à développer un goût pour l'Alternatif, tout particulièrement le cinéma d'horreur.
Mon entrée à la fac n'a rien arrangé : vaguement metaleux, élève en droit à la fac catho', j'ai creusé mon penchant pour le déviant, l'alternatif et le « pas pareil ».
Dans une petite boutique de DVD pas loin de la fac, j'ai découvert Troma : l'esprit punk contestataire New Yorkais vomissait sur pellicule ; une révélation.
À force de regarder des films fait de bricolages plus ou moins malheureux et d'histoires parfaitement aberrantes, je me suis dit « pourquoi pas moi ? ». Voilà ce qui m'a donné envie d'écrire et de persévérer : des déjantés filmant des insultes au bon goût, une belle bande de tarés-et-fiers-de-l'être.
Au fil des années j'ai découvert Chuck Palahniuck, Max Barry et...
Boris Vian. J'arrivais enfin à assumer mon prénom, il était donc temps d'affronter le responsable de tout ça.
Monsieur Vian, je vous pardonne !