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Charlotte Delbo était une des 230 femmes qui, dans Le Convoi du 24 janvier, partirent en 1943 de Compiègne pour Auschwitz.
Aucun de nous ne reviendra est, plus qu'un récit, une suite de moments restitués. Ils se détachent sur le fond d'une réalité impossible à imaginer pour ceux qui ne l'ont pas vécue. Charlotte Delbo évoque les souffrances subies et parvient à les porter à un degré d'intensité au-delà duquel il ne reste que l'inconscience ou la mort.
Elle n'a pas voulu raconter son histoire, non plus que celle de ses compagnes ; à peine parfois des prénoms. Car il n'est plus de place en ces lieux pour l'individu.
« Une voix qui chuchote, déchirante. Un chuchotement à fleur de vie et d'horreur. Cette voix une fois entendue vous obsède, ne vous quitte plus. Je ne connais pas d'ouvre comparable à celle de Charlotte Delbo, sinon Guernica, sinon le film Nuit et brouillard, même pudeur, même déchirure, même atroce tendresse, chez cette femme, chez Alain Resnais.
Cette douloureuse et bouleversante incantation est de ces livres rares qui laissent soudain le lecteur en pays étranger à lui-même. » (François Bott, L'Express).
Auschwitz et après, aux Éditions de Minuit : I. Aucun de nous ne reviendra (1970), II. Une connaissance inutile (1970), III. Mesure de nos jours (1971).
COMMENT PARLER D'UN TEL LIVRE
Comment parler d'un tel livre, comment trouver les mots qui traduiront l'impression que l'on ressent en refermant " Aucun de nous ne reviendra " ?
Charlotte Delbo, par des textes courts, sans concession ni fioritures, coupants comme le verre, froids comme l'acier, tente de nous faire partager toute l'horreur de l'une des pires expériences humaines de tous les temps.
On complétera le saut dans l'indicible en lisant les deux autres volumes de " Auschwitz et après " , sans oublier " Le convoi du 24 janvier ", véritable tombeau à la mémoire des compagnes de malheur de l'auteure, ouvrages qui constituent l'un des plus forts ( le plus fort ? ) témoignages sur la Déportation.