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Jamais le sacré n'a fait l'objet d'autant d'attentives réflexions, d'interprétations finement paradoxales et de théories grandioses que depuis l'annonce de la mort de Dieu par Nietzsche et, de manière générale, depuis ce que Weber a appelé le désenchantement du monde. En somme, plus la réalité est devenue profane sous l'avancée de la raison moderne plus on y a trouvé du sacré, que ce soit sous la forme de l'expérience qui tout autre (Otto), sous celle de la projection de la société elle-même (Durkheim) ou sous celle de la spontanéité sauvage des rites instituants (Bastide).
Pourquoi ce paradoxe ? Qu'est-ce qui est en jeu dans la construction du sacré bar les sciences humaines ? Michel Carrier reconstruit les divers efforts que celles-ci ont déployés depuis un siècle pour essayer de saisir l'essence du sacré faisant ainsi apparaître les acrobaties, les inquiétudes et les apories de la pensée déstabilisée par l'effacement de la transcendance.