Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
À Auschwitz on détruisait les hommes par la chambre à gaz, à la Kolyma par le travail forcé, et dans le laogai chinois par le lavage de cerveau....
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À Auschwitz on détruisait les hommes par la chambre à gaz, à la Kolyma par le travail forcé, et dans le laogai chinois par le lavage de cerveau. Ce laogai, qui constitue le plus grand système concentrationnaire de tous les temps, reste encore, malgré les premiers récits de Jean Pasqualini et de Harry Wu, entouré d'un épais mystère qui lui a valu son surnom de " linceul de silence ". D'où l'importance majeure du témoignage de Lau Sanching, jeune militant révolutionnaire hongkongais qui, après avoir pris le risque pendant plus de deux ans d'entrer en Chine à quatorze reprises afin de " lutter pour la démocratie socialiste aux côtés des démocrates du sud de la Chine ", sera arrêté à Canton le 26 décembre 1981 et condamné un an plus tard à dix ans de travaux forcés pour avoir commis le " crime d'agitation et de propagande contre-révolutionnaires ". Son récit constitue un voyage hallucinant dans l'envers du décor de la Chine des années Deng Xiaoping qui, si elle n'a plus la prétention, comme du temps de Mao Zedong, d'accoucher d'un " homme nouveau ", continue à mettre l'accent sur la " réforme par le travail ", la prison fonctionnant comme une unité de production intégrée à la machine économique. Maintenu pendant plus de six ans à l'isolement pour avoir refusé de " reconnaître son crime ", Lau tiendra bon et enfin libre le 26 décembre 1991, s'exclamera à sa sortie : " Parti communiste, tes prisons ont réussi à me voler dix ans de ma vie mais cela n'entrave pas le destin historique de ta nécessaire disparition ! " Jean-Jacques Gandini, décembre 2001