Le lendemain, le bouillon disparaissait du protocole et ne lui restait que l'eau et la tisane aromatique à volonté. Une impression de malheur l'avait assailli\".","offers":{"@type":"Offer","priceCurrency":"EUR","price":8.5,"url":"/livres/serge-9782072968297.html","availability":"https://schema.org/InStock"},"datePublished":"2022-09-01","isbn":"978-2-07-296829-7","publisher":{"@type":"Organization","name":"Folio"},"author":{"@type":"Person","name":"Yasmina Reza","url":"/auteur/183411/yasmina+reza"},"aggregateRating":{"@type":"AggregateRating","ratingValue":"4","ratingCount":"2"},"review":[{"@type":"Review","author":{"@type":"Person","name":"Blog Les Lectures de Cannetille"},"reviewRating":{"@type":"Rating","ratingValue":"4"},"reviewBody":"Les trois frères et sœur Popper ont beau avoir atteint l’âge mûr, leurs rapports n’ont guère changé depuis l’enfance. Serge, l’aîné, la soixantaine fanfaronne, fait comme s’il continuait à croire en son étoile malgré ses affaires foireuses et ses deux mariages ratés. Jean, le narrateur, effacé et jugé « sans personnalité », joue l’éternel tampon au sein de la famille. Nana, la rebelle qui a épousé un Espagnol gauchiste sans le sou, reste à cinquante ans la petite princesse chahutée par ses frères. Peu après la mort de leur mère, eux qui s’aiment autant qu’ils s’insupportent, se retrouvent réunis pour un pèlerinage à Auschwitz, sur les traces de leurs aïeux ashkénazes hongrois.\r\n\r\n« Serge » est d’abord l’histoire d’une famille, avec ses dissensions, ses jalousies et ses conflits, mais aussi ses liens indéfectibles. Le temps a passé depuis les jeux insouciants de l’enfance, les trois Popper se sont frottés à la vie, et, tandis que la génération de leurs parents s’éteint sans bruit, leur tendant le miroir de leur prochain déclin, ils commencent à décompter leurs échecs et leurs renoncements, s’observant les uns les autres avec un esprit d’autant plus critique qu’il les renvoie à leur propre image et à leurs angoisses personnelles. Yasmina Reza impressionne par l’intelligence et la parfaite justesse de son observation railleuse. Elle nous livre une satire féroce, où l’ironie corrosive laisse parfois percer quelques bouffées de tendresse, au contact de Lucas, cet enfant dont Jean semble être le seul à détecter la différence et la fragilité, ou encore de Maurice, le vieux cousin malade et impotent auquel Jean rend visite avec une affection triste.\r\n\r\nL’incapacité des personnages à relativiser leurs petits maux et leurs querelles apparaît dans toute sa dérision, lorsqu’en visite au camp d’Auschwitz, désabusés par l’ahurissant décalage entre la réalité historique des lieux et la décontraction des hordes de touristes en tongs dont rien ne semble décourager la manie des selfies, ils se retrouvent plus émus de leurs dissensions immédiates qu’atteints par la mémoire de l’horreur la plus absolue. Le constat de l’écrivain est implacable : l’homme n’est au fond capable de ne se préoccuper vraiment que de ce qui le touche intimement, peu importe les cataclysmes passés, présents ou futurs, s’ils ne le menacent pas directement. Alors, faudra-t-il attendre la réalisation du pire pour l’un des Popper, pour qu’enfin, la fratrie se ressoude ?\r\n\r\nYasmina Reza signe ici un livre terriblement désenchanté sous son ironie ravageuse. D’une plume acide, elle y décape les innombrables faux-semblants dont nous habillons le vide et le ridicule de nos égocentrismes. Un roman intelligent, dérangeant, et profondément tragique sous la raillerie."},{"@type":"Review","author":{"@type":"Person","name":"Virginie B. - 10"},"reviewRating":{"@type":"Rating","ratingValue":"4"},"reviewBody":"On choisit ses amis, on ne choisit pas sa famille. Chez les Popper, ils sont 3 : 2 frères et 1soeur.\r\nSerge, l'ainé, prend beaucoup de place, tandis que Jean, le narrateur cherche sa place entre ce grand frère et la sœur au grand cœur.\r\nYasmina Reza nous embarque avec toute cette famille dans un voyage vers leurs origines.\r\nAvec beaucoup de sensibilité et d'humour, ce livre nous raconte ce lien subtil qui unit les frères et les sœurs."}]}
"En début d'année, Serge s'était rendu en Suisse pour faire une cure de bouillon. Harcelé par Valentina pour changer de corps, il avait accepté une retraite dans une clinique de médecine intégrative sur le lac de Vaar. Là, humant l'air du Waponitzberg sur sa terrasse panoramique et carrelée, engoncé dans une pelisse de mouton et ceint d'une couverture, il entamait à prix d'or son repos digestif (autrefois dit jeûne) par un bouillon de légumes et une eau minérale. Le lendemain, le bouillon disparaissait du protocole et ne lui restait que l'eau et la tisane aromatique à volonté. Une impression de malheur l'avait assailli".
"En début d'année, Serge s'était rendu en Suisse pour faire une cure de bouillon. Harcelé par Valentina pour changer de corps, il avait accepté une retraite dans une clinique de médecine intégrative sur le lac de Vaar. Là, humant l'air du Waponitzberg sur sa terrasse panoramique et carrelée, engoncé dans une pelisse de mouton et ceint d'une couverture, il entamait à prix d'or son repos digestif (autrefois dit jeûne) par un bouillon de légumes et une eau minérale. Le lendemain, le bouillon disparaissait du protocole et ne lui restait que l'eau et la tisane aromatique à volonté. Une impression de malheur l'avait assailli".
Avis librairesCommentaires laissés par les libraires
On choisit ses amis, on ne choisit pas sa famille. Chez les Popper, ils sont 3 : 2 frères et 1soeur.
Serge, l'ainé, prend beaucoup de place, tandis que Jean, le narrateur cherche sa place entre ce grand frère et la sœur au grand cœur.
Yasmina Reza nous embarque avec toute cette famille dans un voyage vers leurs origines.
Avec beaucoup de sensibilité et d'humour, ce livre nous raconte ce lien subtil qui unit les frères et les sœurs.
On choisit ses amis, on ne choisit pas sa famille. Chez les Popper, ils sont 3 : 2 frères et 1soeur.
Serge, l'ainé, prend beaucoup de place, tandis que Jean, le narrateur cherche sa place entre ce grand frère et la sœur au grand cœur.
Yasmina Reza nous embarque avec toute cette famille dans un voyage vers leurs origines.
Avec beaucoup de sensibilité et d'humour, ce livre nous raconte ce lien subtil qui unit les frères et les sœurs.
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Avis des lecteursCommentaires laissés par nos lecteurs
“ Un livre terriblement désenchanté sous son ironie ravageuse ”
Les trois frères et sœur Popper ont beau avoir atteint l’âge mûr, leurs rapports n’ont guère changé depuis l’enfance. Serge, l’aîné, la soixantaine fanfaronne, fait comme s’il continuait à croire en son étoile malgré ses affaires foireuses et ses deux mariages ratés. Jean, le narrateur, effacé et jugé « sans personnalité », joue l’éternel tampon au sein de la famille. Nana, la rebelle qui a épousé un Espagnol gauchiste sans le sou, reste à cinquante ans la petite princesse chahutée par ses frères. Peu après la mort de leur mère, eux qui s’aiment autant qu’ils s’insupportent, se retrouvent réunis pour un pèlerinage à Auschwitz, sur les traces de leurs aïeux ashkénazes hongrois.
« Serge » est d’abord l’histoire d’une famille, avec ses dissensions, ses jalousies et ses conflits, mais aussi ses liens indéfectibles. Le temps a passé depuis les jeux insouciants de l’enfance, les trois Popper se sont frottés à la vie, et, tandis que la génération de leurs parents s’éteint sans bruit, leur tendant le miroir de leur prochain déclin, ils commencent à décompter leurs échecs et leurs renoncements, s’observant les uns les autres avec un esprit d’autant plus critique qu’il les renvoie à leur propre image et à leurs angoisses personnelles. Yasmina Reza impressionne par l’intelligence et la parfaite justesse de son observation railleuse. Elle nous livre une satire féroce, où l’ironie corrosive laisse parfois percer quelques bouffées de tendresse, au contact de Lucas, cet enfant dont Jean semble être le seul à détecter la différence et la fragilité, ou encore de Maurice, le vieux cousin malade et impotent auquel Jean rend visite avec une affection triste.
L’incapacité des personnages à relativiser leurs petits maux et leurs querelles apparaît dans toute sa dérision, lorsqu’en visite au camp d’Auschwitz, désabusés par l’ahurissant décalage entre la réalité historique des lieux et la décontraction des hordes de touristes en tongs dont rien ne semble décourager la manie des selfies, ils se retrouvent plus émus de leurs dissensions immédiates qu’atteints par la mémoire de l’horreur la plus absolue. Le constat de l’écrivain est implacable : l’homme n’est au fond capable de ne se préoccuper vraiment que de ce qui le touche intimement, peu importe les cataclysmes passés, présents ou futurs, s’ils ne le menacent pas directement. Alors, faudra-t-il attendre la réalisation du pire pour l’un des Popper, pour qu’enfin, la fratrie se ressoude ?
Yasmina Reza signe ici un livre terriblement désenchanté sous son ironie ravageuse. D’une plume acide, elle y décape les innombrables faux-semblants dont nous habillons le vide et le ridicule de nos égocentrismes. Un roman intelligent, dérangeant, et profondément tragique sous la raillerie.
Les trois frères et sœur Popper ont beau avoir atteint l’âge mûr, leurs rapports n’ont guère changé depuis l’enfance. Serge, l’aîné, la soixantaine fanfaronne, fait comme s’il continuait à croire en son étoile malgré ses affaires foireuses et ses deux mariages ratés. Jean, le narrateur, effacé et jugé « sans personnalité », joue l’éternel tampon au sein de la famille. Nana, la rebelle qui a épousé un Espagnol gauchiste sans le sou, reste à cinquante ans la petite princesse chahutée par ses frères. Peu après la mort de leur mère, eux qui s’aiment autant qu’ils s’insupportent, se retrouvent réunis pour un pèlerinage à Auschwitz, sur les traces de leurs aïeux ashkénazes hongrois.
« Serge » est d’abord l’histoire d’une famille, avec ses dissensions, ses jalousies et ses conflits, mais aussi ses liens indéfectibles. Le temps a passé depuis les jeux insouciants de l’enfance, les trois Popper se sont frottés à la vie, et, tandis que la génération de leurs parents s’éteint sans bruit, leur tendant le miroir de leur prochain déclin, ils commencent à décompter leurs échecs et leurs renoncements, s’observant les uns les autres avec un esprit d’autant plus critique qu’il les renvoie à leur propre image et à leurs angoisses personnelles. Yasmina Reza impressionne par l’intelligence et la parfaite justesse de son observation railleuse. Elle nous livre une satire féroce, où l’ironie corrosive laisse parfois percer quelques bouffées de tendresse, au contact de Lucas, cet enfant dont Jean semble être le seul à détecter la différence et la fragilité, ou encore de Maurice, le vieux cousin malade et impotent auquel Jean rend visite avec une affection triste.
L’incapacité des personnages à relativiser leurs petits maux et leurs querelles apparaît dans toute sa dérision, lorsqu’en visite au camp d’Auschwitz, désabusés par l’ahurissant décalage entre la réalité historique des lieux et la décontraction des hordes de touristes en tongs dont rien ne semble décourager la manie des selfies, ils se retrouvent plus émus de leurs dissensions immédiates qu’atteints par la mémoire de l’horreur la plus absolue. Le constat de l’écrivain est implacable : l’homme n’est au fond capable de ne se préoccuper vraiment que de ce qui le touche intimement, peu importe les cataclysmes passés, présents ou futurs, s’ils ne le menacent pas directement. Alors, faudra-t-il attendre la réalisation du pire pour l’un des Popper, pour qu’enfin, la fratrie se ressoude ?
Yasmina Reza signe ici un livre terriblement désenchanté sous son ironie ravageuse. D’une plume acide, elle y décape les innombrables faux-semblants dont nous habillons le vide et le ridicule de nos égocentrismes. Un roman intelligent, dérangeant, et profondément tragique sous la raillerie.
A propos de Yasmina Reza
Yasmina Reza est une auteure française née le 1er mai 1959 à Paris. Avant de devenir la femme de lettres à succès que nous connaissons, elle étudie à l'université de Nanterre la sociologie et le théâtre. Elle commence sa carrière par l'écriture de pièces aux dialogues délectables mettant en scène des personnages contemporains. Acclamées par le public et les critiques, celles-ci sont adaptées en plus de 35 langues et jouées dans les plus beaux théâtres européens. C'est à partir de 1997 qu'elle se met à écrire des livres se qualifiant comme une observation de notre quotidien. Avec Heureux les heureux, elle s'amuse ainsi à disséquer la grande solitude de personnages particulièrement bien travaillés. C'est un véritable plaisir de les suivre et de s'attacher à eux. Car au final, la véritable force de Yasmina Reza est de nous conter et mettre en valeur une histoire que nous connaissons tous : la nôtre. En vous fiant aux commentaires de notre communauté de lecteurs, laissez-vous guider et dénichez le livre qui va vous emporter pendant quelques heures. De Patrick Modiano avec L'herbe des nuits à Philippe Labro avec Le flûtiste invisible ou Oscar et la dame rose d'Eric Emmanuel Schmitt, nous vous proposons un large choix de lectures. Garantie satisfait ou remboursé, livraison à 1 centime et meilleurs prix garantis, nous faisons le nécessaire pour vous donner goût à la lecture.