Compositeur français, né en 1948, Guy Sacre n'appartient à aucune école et ne suit aucune mode. Son attachement indéfectible à la tonalité ne lui enlève ni sa liberté, ni sa désinvolture, aiguisé qu'il est par son goût pour la bitonalité et les échelles modales. Sa musique, d'une grande économie de temps et d'espace, joue sur le paradoxe entre un mélodisme simple, apparenté à l'univers de la comptine, et une écriture harmonique élaborée, inventive, éminemment personnelle. Les domaines de prédilection de cet amoureux de la petite forme sont le piano et la mélodie. Son catalogue pianistique comprend une vingtaine de partitions : du piano sans graisse et sans préoccupation virtuose, exalté pour son timbre, ses vibrations, son pouvoir de chanter (deux disques compacts Timpani, 1995 et 2009). Ses mélodies, à ce jour plus de cent vingt, convoquent des écrivains aussi différents que Verlaine, Apollinaire ou Supervielle, Claudel ou Tardieu, Max Jacob ou Jules Renard, Fargue, Schehadé ou Cocteau (auquel il a consacré un essai, Cocteau poète du sommeil). Poète lui-même, et récitant, Guy Sacre est attentif aux moindres inflexions du texte qu'il met en musique, s'efforçant de le recréer sans en dissiper l'émoi natif (deux disques compacts Timpani, 2000 et 2015). Dans l'un et l'autre domaine, il est fidèle à quelques thèmes : l'enfance, la mémoire, la joie fragile de l'instant, mais aussi l'exercice de la solitude et la pensée de la mort. Par ailleurs, déchiffreur impénitent et passionné, Guy Sacre a résumé sa connaissance intime du répertoire pianistique dans les 3 000 pages de La Musique de piano (Robert Laffont, collection Bouquins, 1998), devenu un ouvrage de référence.
Trois Épigrammes d’Henri de Régnier. partition pour voix moyenne et piano
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- Nombre de pages11
- PrésentationBroché
- Poids0.07 kg
- Dimensions21,0 cm × 29,7 cm × 0,3 cm
- ISBN979-0-2318-0787-5
- EAN9790231807875
- Date de parution01/03/2018
- ÉditeurSymétrie
Résumé
Que nul, à ce mot d'épigramme, ne se méprenne : il ne désigne pas ici le trait d'esprit vengeur, la flèche décochée avec adresse. Régnier l'emploie dans son sens le plus grec, le plus primitif : une "inscription" ; disons plus simplement un poème, où la brièveté est de règle et dont la chute, à défaut de percer un ennemi, doit "s'inscrire" durablement dans la mémoire. Sur des sujets aussi rebattus que l'amour et la mort, la fuite du temps, la force du souvenir, ces trois-là auraient de quoi tenir ce pari difficile ; mais il y a longtemps qu'on ne lit plus Régnier, coupable d'avoir traîné jusqu'en 1930 un métier appris sous Mac-Mahon.
Je ne prétends pas que l'ajout de mes notes puisse lui redonner beaucoup de lustre ; peu importe, d'ailleurs, aux vrais amoureux du vers, comme aux vrais amateurs de ce genre périlleux qu'est la mélodie... On m'eût dit, dans mes vingt ans, qu'un jour je mettrais Régnier en musique, je me serais récrié. Le poète des Médailles d'argile ou des Jeux rustiques et divins n'entrait pas dans mon vaniteux petit Parnasse portatif, dont les dieux majeurs se nommaient Mallarmé et Valéry.
Curieusement, c'est à la musique que je dois de l'avoir ensuite fréquenté davantage : Le Jardin mouillé de Roussel, un des sommets de la mélodie française, m'a révélé du même coup un sommet de notre poésie. Je confesserai encore ceci : en découvrant les Epigrammes, en décidant de m'en servir, j'ai refoulé une ancienne méfiance, la crainte, en musique, de l'alexandrin, ce vers auquel peut souvent s'appliquer, hélas, un de ceux de Racine : "Sa croupe se recourbe en replis tortueux" ...
Mais non, j'ai trouvé des vers très purs, sans poids ni pose, auxquels j'espère avoir conservé leur souplesse émouvante, leur merveilleuse ductilité.
Je ne prétends pas que l'ajout de mes notes puisse lui redonner beaucoup de lustre ; peu importe, d'ailleurs, aux vrais amoureux du vers, comme aux vrais amateurs de ce genre périlleux qu'est la mélodie... On m'eût dit, dans mes vingt ans, qu'un jour je mettrais Régnier en musique, je me serais récrié. Le poète des Médailles d'argile ou des Jeux rustiques et divins n'entrait pas dans mon vaniteux petit Parnasse portatif, dont les dieux majeurs se nommaient Mallarmé et Valéry.
Curieusement, c'est à la musique que je dois de l'avoir ensuite fréquenté davantage : Le Jardin mouillé de Roussel, un des sommets de la mélodie française, m'a révélé du même coup un sommet de notre poésie. Je confesserai encore ceci : en découvrant les Epigrammes, en décidant de m'en servir, j'ai refoulé une ancienne méfiance, la crainte, en musique, de l'alexandrin, ce vers auquel peut souvent s'appliquer, hélas, un de ceux de Racine : "Sa croupe se recourbe en replis tortueux" ...
Mais non, j'ai trouvé des vers très purs, sans poids ni pose, auxquels j'espère avoir conservé leur souplesse émouvante, leur merveilleuse ductilité.
Que nul, à ce mot d'épigramme, ne se méprenne : il ne désigne pas ici le trait d'esprit vengeur, la flèche décochée avec adresse. Régnier l'emploie dans son sens le plus grec, le plus primitif : une "inscription" ; disons plus simplement un poème, où la brièveté est de règle et dont la chute, à défaut de percer un ennemi, doit "s'inscrire" durablement dans la mémoire. Sur des sujets aussi rebattus que l'amour et la mort, la fuite du temps, la force du souvenir, ces trois-là auraient de quoi tenir ce pari difficile ; mais il y a longtemps qu'on ne lit plus Régnier, coupable d'avoir traîné jusqu'en 1930 un métier appris sous Mac-Mahon.
Je ne prétends pas que l'ajout de mes notes puisse lui redonner beaucoup de lustre ; peu importe, d'ailleurs, aux vrais amoureux du vers, comme aux vrais amateurs de ce genre périlleux qu'est la mélodie... On m'eût dit, dans mes vingt ans, qu'un jour je mettrais Régnier en musique, je me serais récrié. Le poète des Médailles d'argile ou des Jeux rustiques et divins n'entrait pas dans mon vaniteux petit Parnasse portatif, dont les dieux majeurs se nommaient Mallarmé et Valéry.
Curieusement, c'est à la musique que je dois de l'avoir ensuite fréquenté davantage : Le Jardin mouillé de Roussel, un des sommets de la mélodie française, m'a révélé du même coup un sommet de notre poésie. Je confesserai encore ceci : en découvrant les Epigrammes, en décidant de m'en servir, j'ai refoulé une ancienne méfiance, la crainte, en musique, de l'alexandrin, ce vers auquel peut souvent s'appliquer, hélas, un de ceux de Racine : "Sa croupe se recourbe en replis tortueux" ...
Mais non, j'ai trouvé des vers très purs, sans poids ni pose, auxquels j'espère avoir conservé leur souplesse émouvante, leur merveilleuse ductilité.
Je ne prétends pas que l'ajout de mes notes puisse lui redonner beaucoup de lustre ; peu importe, d'ailleurs, aux vrais amoureux du vers, comme aux vrais amateurs de ce genre périlleux qu'est la mélodie... On m'eût dit, dans mes vingt ans, qu'un jour je mettrais Régnier en musique, je me serais récrié. Le poète des Médailles d'argile ou des Jeux rustiques et divins n'entrait pas dans mon vaniteux petit Parnasse portatif, dont les dieux majeurs se nommaient Mallarmé et Valéry.
Curieusement, c'est à la musique que je dois de l'avoir ensuite fréquenté davantage : Le Jardin mouillé de Roussel, un des sommets de la mélodie française, m'a révélé du même coup un sommet de notre poésie. Je confesserai encore ceci : en découvrant les Epigrammes, en décidant de m'en servir, j'ai refoulé une ancienne méfiance, la crainte, en musique, de l'alexandrin, ce vers auquel peut souvent s'appliquer, hélas, un de ceux de Racine : "Sa croupe se recourbe en replis tortueux" ...
Mais non, j'ai trouvé des vers très purs, sans poids ni pose, auxquels j'espère avoir conservé leur souplesse émouvante, leur merveilleuse ductilité.