La scène bâtarde. Entre Lumières et romantisme

Par : Philippe Bourdin, Gérard Loubinoux
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  • Nombre de pages334
  • PrésentationBroché
  • Poids0.705 kg
  • Dimensions20,5 cm × 25,5 cm × 2,0 cm
  • ISBN2-913323-91-X
  • EAN9782913323919
  • Date de parution01/12/2004
  • ÉditeurUn, Deux... Quatre

Résumé

On sait l'énergie dépensée par la pensée classique pour établir, au nom de toutes sortes d'autorités, des catégories littéraires où ranger les choses, et en particulier les choses du théâtre, dans des genres, tout rejet de ceux-ci vouant à la flétrissure. Ainsi, la période traitée dans le présent ouvrage, au sein de laquelle la Révolution occupe une place centrale, a-t-elle été longuement négligée pour ce qui est de l'histoire de la scène, précisément parce que la bâtardise y a éclaté dans une sorte de libération jubilatoire. La liberté d'expression théâtrale autorisée en 1791, quelles qu'en soient les limites, favorise la multiplication des salles et celle des expériences d'écriture, au gré des appétits du public et, pour les auteurs, des besoins du quotidien. Les façons sont multiples de mélanger les références, les styles, les accessoires : pour preuve les transfigurations révolutionnaires du diable, les jeux d'écriture auxquels se livrent les plus grands (Rétif de la Bretonne) comme les plus petits (Jean Fenouillot), héritages que ne renieront ni Castil Blaze ni les metteurs en scène des romans de Balzac, Autant d'outrages aux définitions canoniques des genres auxquelles se consacrent François Parfaict, Nougaret, Jean-François de la Harpe ou Le Vacher de Charnois, définitions détournées par l'opéra italien pour mieux échapper- aux règles de l'Académie Royale de Musique. Le tout répond à l'irruption du public dans le cercle des critiques, au mélange des spectateurs dans une rencontre déjà bien avancée avant et accélérée pendant la décennie révolutionnaire : les éventails des maîtres de l'Académie de Saint Luc ou des marchands d'estampes de la rue Saint-Jacques en rendent compte tout autant que la diffusion du théâtre de société, depuis les salons nobiliaires jusqu'aux campagnes de l'Artois, ou le développement des sociétés dramatiques, que la Révolution tournera selon son développement soit vers le théâtre patriotique soit vers l'activisme anti-jacobin. C'est dans ce contexte que la féerie et le ballet rompent avec les unités classiques pour fusionner le comique et le tragique et préfigurer le théâtre romantique, qui décidément n'attend pas pour naître 1830 et la bataille d'Hernani, se camouflant derrière la surcharge des épithètes afin de détourner les sommations napoléoniennes (et des mises aux normes tangibles jusque dans l'architecture des salles, voire des kiosques à musique). Offenbach n'en usera pas autrement des décennies plus tard. Le mélodrame inspirera pourtant sans exception tous les grands réformateurs du théâtre contemporain.
On sait l'énergie dépensée par la pensée classique pour établir, au nom de toutes sortes d'autorités, des catégories littéraires où ranger les choses, et en particulier les choses du théâtre, dans des genres, tout rejet de ceux-ci vouant à la flétrissure. Ainsi, la période traitée dans le présent ouvrage, au sein de laquelle la Révolution occupe une place centrale, a-t-elle été longuement négligée pour ce qui est de l'histoire de la scène, précisément parce que la bâtardise y a éclaté dans une sorte de libération jubilatoire. La liberté d'expression théâtrale autorisée en 1791, quelles qu'en soient les limites, favorise la multiplication des salles et celle des expériences d'écriture, au gré des appétits du public et, pour les auteurs, des besoins du quotidien. Les façons sont multiples de mélanger les références, les styles, les accessoires : pour preuve les transfigurations révolutionnaires du diable, les jeux d'écriture auxquels se livrent les plus grands (Rétif de la Bretonne) comme les plus petits (Jean Fenouillot), héritages que ne renieront ni Castil Blaze ni les metteurs en scène des romans de Balzac, Autant d'outrages aux définitions canoniques des genres auxquelles se consacrent François Parfaict, Nougaret, Jean-François de la Harpe ou Le Vacher de Charnois, définitions détournées par l'opéra italien pour mieux échapper- aux règles de l'Académie Royale de Musique. Le tout répond à l'irruption du public dans le cercle des critiques, au mélange des spectateurs dans une rencontre déjà bien avancée avant et accélérée pendant la décennie révolutionnaire : les éventails des maîtres de l'Académie de Saint Luc ou des marchands d'estampes de la rue Saint-Jacques en rendent compte tout autant que la diffusion du théâtre de société, depuis les salons nobiliaires jusqu'aux campagnes de l'Artois, ou le développement des sociétés dramatiques, que la Révolution tournera selon son développement soit vers le théâtre patriotique soit vers l'activisme anti-jacobin. C'est dans ce contexte que la féerie et le ballet rompent avec les unités classiques pour fusionner le comique et le tragique et préfigurer le théâtre romantique, qui décidément n'attend pas pour naître 1830 et la bataille d'Hernani, se camouflant derrière la surcharge des épithètes afin de détourner les sommations napoléoniennes (et des mises aux normes tangibles jusque dans l'architecture des salles, voire des kiosques à musique). Offenbach n'en usera pas autrement des décennies plus tard. Le mélodrame inspirera pourtant sans exception tous les grands réformateurs du théâtre contemporain.