Histoire du vers français. Tome VI. Deuxième partie : Le XVIe et les XVIIe siècles. III. Les genres poétiques ; les vers et la langue ; la réforme de la déclamation dans la seconde moitié du XVIIe siècle

Par : Georges Lote
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  • Nombre de pages410
  • FormatMulti-format
  • ISBN978-2-8218-2746-2
  • EAN9782821827462
  • Date de parution29/01/2013
  • Protection num.NC
  • Infos supplémentairesMulti-format incluant PDF avec W...
  • ÉditeurCléo

Résumé

On doit tenir compte de ce fait que les principes si rigoureux de l'art classique, à peine avaient-ils été formulés par un groupe compact de théoriciens, et presque dans le même temps qu'ils semblaient établis pour toujours, ont été mis en discussion, sur quelques points tout au moins, par un petit nombre d'esprits assez libres, et que toute une partie de la société d'alors, si profondément intellectualiste qu'elle fût, restait accessible à ce qui, dans l'art contemporain, s'adressait encore à ses sens et sollicitait sa sensibilité.
C'est un lieu commun, en ce qui concerne la littérature française, que de voir en La Bruyère et en Fénelon, à des titres divers, des écrivains de transition qui relient le xviie siècle au xviiie. Il faut bien considérer aussi que le règne de Louis XIV s'achève en déroute artistique, même en débâcle, comme si une longue et sévère contrainte avait enfin cessé, à la grande satisfaction de ceux qui l'avaient subie.
Dans le domaine de la peinture, la mort de Lebrun est le signal d'un commencement de réaction, et, dans celui de la sculpture, Girardon annonce déjà un style nouveau. La Querelle des Anciens et des Modernes, à partir de 1687, met ouvertement aux prises les partisans du progrès et les avocats de la tradition. Mais ceux-ci eux-mêmes, par certains côtés de leur talent, s'étaient montrés assez « modernes »: jamais la « nature », d'une façon générale, ni la « vérité », n'ont été défendues avec plus d'ardeur que par Boileau, La Fontaine et Molière.
Tout le monde conviendra que leur ouvre, d'une manière, il est vrai, le plus souvent assez discrète, laisse apparaître des tendances indéniables au réalisme, et qu'elle révèle des aptitudes très notables, plus ou moins soigneusement contenues, au pittoresque et à la précision. Des manifestations diverses, dont nous aurons l'occasion de mentionner quelques-unes, prouvent que l'esprit d'abstraction et le goût de l'intelligence pure ne régnent pas avec une souveraineté absolue, mais qu'au contraire, des besoins d'émotion, encore que très modérés, se font jour en maintes circonstances.
Peu à peu la société française recherche les plaisirs affectifs, sans toutefois répudier complètement cette « raison » qui caractérise si éminemment l'esthétique classique, et l'art abandonne quelque chose de sa somptuosité et de son faste. Il n'est pas étonnant que le vers déclamé ne se soit, sous certains rapports, ressenti de cette évolution et n'en ait subi les conséquences.
On doit tenir compte de ce fait que les principes si rigoureux de l'art classique, à peine avaient-ils été formulés par un groupe compact de théoriciens, et presque dans le même temps qu'ils semblaient établis pour toujours, ont été mis en discussion, sur quelques points tout au moins, par un petit nombre d'esprits assez libres, et que toute une partie de la société d'alors, si profondément intellectualiste qu'elle fût, restait accessible à ce qui, dans l'art contemporain, s'adressait encore à ses sens et sollicitait sa sensibilité.
C'est un lieu commun, en ce qui concerne la littérature française, que de voir en La Bruyère et en Fénelon, à des titres divers, des écrivains de transition qui relient le xviie siècle au xviiie. Il faut bien considérer aussi que le règne de Louis XIV s'achève en déroute artistique, même en débâcle, comme si une longue et sévère contrainte avait enfin cessé, à la grande satisfaction de ceux qui l'avaient subie.
Dans le domaine de la peinture, la mort de Lebrun est le signal d'un commencement de réaction, et, dans celui de la sculpture, Girardon annonce déjà un style nouveau. La Querelle des Anciens et des Modernes, à partir de 1687, met ouvertement aux prises les partisans du progrès et les avocats de la tradition. Mais ceux-ci eux-mêmes, par certains côtés de leur talent, s'étaient montrés assez « modernes »: jamais la « nature », d'une façon générale, ni la « vérité », n'ont été défendues avec plus d'ardeur que par Boileau, La Fontaine et Molière.
Tout le monde conviendra que leur ouvre, d'une manière, il est vrai, le plus souvent assez discrète, laisse apparaître des tendances indéniables au réalisme, et qu'elle révèle des aptitudes très notables, plus ou moins soigneusement contenues, au pittoresque et à la précision. Des manifestations diverses, dont nous aurons l'occasion de mentionner quelques-unes, prouvent que l'esprit d'abstraction et le goût de l'intelligence pure ne régnent pas avec une souveraineté absolue, mais qu'au contraire, des besoins d'émotion, encore que très modérés, se font jour en maintes circonstances.
Peu à peu la société française recherche les plaisirs affectifs, sans toutefois répudier complètement cette « raison » qui caractérise si éminemment l'esthétique classique, et l'art abandonne quelque chose de sa somptuosité et de son faste. Il n'est pas étonnant que le vers déclamé ne se soit, sous certains rapports, ressenti de cette évolution et n'en ait subi les conséquences.