Profil Libraire

Fabrice Baumann.

Profil

Fabrice Baumann. n'a pas fini de compléter son profil.
Responsable animation & office Decitrepro, je lis très professionnellement mais aussi pour mon plus gros plaisir. Lecteur éclectique.
Responsable animation & office Decitrepro, je lis très professionnellement mais aussi pour mon plus gros plaisir. Lecteur éclectique.

Le livre que j'ai dévoré le plus vite

Watership Down de Richard Adams
Watership Down de Richard Adams

Si je devais sauver un livre, ce serait...

Les illusions perdues d'Honoré de Balzac
Les illusions perdues d'Honoré de Balzac

Un livre qui m'a fait (sou)rire

Mon chien stupide de John Fante
Mon chien stupide de John Fante

Un livre qui m'a remué

Les jours de notre mort de David Rousset
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Si j'étais un livre, je serais...

Le prochain
Le prochain

Le pays où je rêve d'aller

Le monde
Le monde

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Après
Avis posté le 2025-01-30
  • Musique
  • deuil
  • mort
  • Chansons
  • tripode
  • sélection Decitrepro
  • Raphaël Meltz
Et puis...
Et puis… Et puis… Et si ? Ou, après ? Quoi ? Le temps du deuil ? Un autre temps, découplé, ailleurs ; celui du défunt d’un côté et de l’autre, ceux qu’il a quitté. Une disparition progressive des sens puis de l’espace pour une dissolution totale dans un temps infini. Ça dure, une minute, un mois, une année et l’infini. Raphaël Meltz encore une fois nous surprend dans un texte bref où l’on est des deux côtés d’une frontière poreuse où passe entre les vivants et les morts, l’essentiel d’une vie normale et familière où le quotidien révèle ses accents de bonheurs et ses marques singulières. On est fasciné par cet entre-deux où le mort, Lucas nous accompagne encore un peu, attentif à une souffrance qu’il souhaite qu’on change petit à petit en autre chose au regard de sa famille soudainement demi-orpheline. Il y a à travers Lucas ce que l’on quitte, ce que l’on laisse et ceux que l’on quitte. Comment fait-on avec l’après ? La phrase de Raphaël Meltz après un brève inventaire du vivant, en prologue, avant l’accident, ne cesse de circonscrire une vie partagée qui se transforme progressivement après l’avènement de l’inimaginable. C’est un va et vient intense avant l’avènement d’autre chose, un dialogue silencieux porté par les sens et quelques notes et paroles, de Christophe, Schubert ou Sanson qui toujours nous accompagnent à la vie, à la mort.
Et puis… Et puis… Et si ? Ou, après ? Quoi ? Le temps du deuil ? Un autre temps, découplé, ailleurs ; celui du défunt d’un côté et de l’autre, ceux qu’il a quitté. Une disparition progressive des sens puis de l’espace pour une dissolution totale dans un temps infini. Ça dure, une minute, un mois, une année et l’infini. Raphaël Meltz encore une fois nous surprend dans un texte bref où l’on est des deux côtés d’une frontière poreuse où passe entre les vivants et les morts, l’essentiel d’une vie normale et familière où le quotidien révèle ses accents de bonheurs et ses marques singulières. On est fasciné par cet entre-deux où le mort, Lucas nous accompagne encore un peu, attentif à une souffrance qu’il souhaite qu’on change petit à petit en autre chose au regard de sa famille soudainement demi-orpheline. Il y a à travers Lucas ce que l’on quitte, ce que l’on laisse et ceux que l’on quitte. Comment fait-on avec l’après ? La phrase de Raphaël Meltz après un brève inventaire du vivant, en prologue, avant l’accident, ne cesse de circonscrire une vie partagée qui se transforme progressivement après l’avènement de l’inimaginable. C’est un va et vient intense avant l’avènement d’autre chose, un dialogue silencieux porté par les sens et quelques notes et paroles, de Christophe, Schubert ou Sanson qui toujours nous accompagnent à la vie, à la mort.
Résistance(s). Huit poètes russes
Avis posté le 2024-10-28
  • russie
  • résistance
  • Poésie
  • résister
  • sélection Decitrepro
  • Marie Barbier
  • Elena Balsamo
Resister encore
"Là où la prose se tait, la poésie parle à pleine voix." Ils vivent encore à Moscou ou maintenant en Géorgie, aux États-Unis, en Ukraine où encore, ils répondent à leurs juges. Huit poètes russes engagés. La guerre héroïque, juste ou "patriotique" est belle et bien terminée. Il n'y a plus de mémoire possible d'une Leningrad assiégée. Finis les films, trophées de guerre des mères. Les héros sont de l'autre côté de la tranchée, le soldat dans le champ de blé qui dit fait prisonnier : "Gloire à l'Ukraine !" Il ne reste plus en Russie qu'à regarder impuissant de quel côté vient la fumée pour voir qui revient en paquet de cendre officiel à la maison. Le pays ne garde plus aucun nom en mémoire. "Et si les morts ignorent la honte", les vivants ont la nausée. "Temps de ruptures, temps de brûlures". Et sur le front arrière, on "coffre" mais une parole s'échappe encore :"Hé-oh ! Dans le monde entier, / Personne pour le liquider ? / Butez-le jusque dans les chiottes / -et dites : "Il s'est noyé".
"Là où la prose se tait, la poésie parle à pleine voix." Ils vivent encore à Moscou ou maintenant en Géorgie, aux États-Unis, en Ukraine où encore, ils répondent à leurs juges. Huit poètes russes engagés. La guerre héroïque, juste ou "patriotique" est belle et bien terminée. Il n'y a plus de mémoire possible d'une Leningrad assiégée. Finis les films, trophées de guerre des mères. Les héros sont de l'autre côté de la tranchée, le soldat dans le champ de blé qui dit fait prisonnier : "Gloire à l'Ukraine !" Il ne reste plus en Russie qu'à regarder impuissant de quel côté vient la fumée pour voir qui revient en paquet de cendre officiel à la maison. Le pays ne garde plus aucun nom en mémoire. "Et si les morts ignorent la honte", les vivants ont la nausée. "Temps de ruptures, temps de brûlures". Et sur le front arrière, on "coffre" mais une parole s'échappe encore :"Hé-oh ! Dans le monde entier, / Personne pour le liquider ? / Butez-le jusque dans les chiottes / -et dites : "Il s'est noyé".
L'enclave
Avis posté le 2024-02-13
  • russie
  • URSS
  • liberté
  • fable
  • mensonge
  • système
  • sélection Decitrepro
  • Benoît Vitkine
  • Perestroïka
  • Les arènes
  • Alexandre Soljenitsyne
  • soviètique
  • Kaliningrad
  • Emmanuel Kant
Il y aura un après
« Il s’en moque, il fait beau et il a le temps – tout s’écroule. » « Il ne craint plus les retards et les détours, il a compris que la route qui le menait chez lui est tortueuse ». Quand le Gris quitte la prison, on pense qu’il quitte le goulag. Tout y ramène, ses coreligionnaires et leurs surnoms, leur hiérarchie. Le ton est donné, on est en union soviétique, entrée en matière par la littérature qu’elle produit. Mais le Gris s’il a su se faire respecter est encore jeune. Pas tout à fait innocent mais jeune, sans doute un peu beau garçon et malin. Ce n’est donc pas un Candide ou un Barry Lindon comme ici mais sur le chemin qui le ramène chez sa mère, il va faire encore quelques apprentissages. Tout s’écroule et rien ne change alors il va pouvoir se débrouiller, encore apprendre, voir par lui-même, un jour tenter sa chance. Son chemin se fait sur le bord d’un monde et d’un système. L’Urss devient Russie au même moment. Il ne s’en moque pas complètement, il a appris à survivre dans le monde d’avant et en prison. « Sans même réfléchir, il sait ce qu’il doit fuir, comme il l’a fait toute sa vie, évitant ou devançant les ennuis ». Il est le témoin idéal d’un monde qui change en apparence. Il n’est pas loin de l’Europe dans une enclave qui lui ressemble. Un endroit ou se côtoie deux histoires. Parfois la route devient presque une fable, il y a plusieurs manières de dire « libre » en Russe et peut-être lui aussi devra un jour comprendre cette chose : « Rien n’est plus important que de refuser le mensonge ». On retraduit et réédite cette année « l’Archipel du goulag », un mur à toute sympathie pour Poutine et consorts. Lisez Benoît Vitkine, c’est déjà un pas aux frontières culturelles d’un autre monde.
« Il s’en moque, il fait beau et il a le temps – tout s’écroule. » « Il ne craint plus les retards et les détours, il a compris que la route qui le menait chez lui est tortueuse ». Quand le Gris quitte la prison, on pense qu’il quitte le goulag. Tout y ramène, ses coreligionnaires et leurs surnoms, leur hiérarchie. Le ton est donné, on est en union soviétique, entrée en matière par la littérature qu’elle produit. Mais le Gris s’il a su se faire respecter est encore jeune. Pas tout à fait innocent mais jeune, sans doute un peu beau garçon et malin. Ce n’est donc pas un Candide ou un Barry Lindon comme ici mais sur le chemin qui le ramène chez sa mère, il va faire encore quelques apprentissages. Tout s’écroule et rien ne change alors il va pouvoir se débrouiller, encore apprendre, voir par lui-même, un jour tenter sa chance. Son chemin se fait sur le bord d’un monde et d’un système. L’Urss devient Russie au même moment. Il ne s’en moque pas complètement, il a appris à survivre dans le monde d’avant et en prison. « Sans même réfléchir, il sait ce qu’il doit fuir, comme il l’a fait toute sa vie, évitant ou devançant les ennuis ». Il est le témoin idéal d’un monde qui change en apparence. Il n’est pas loin de l’Europe dans une enclave qui lui ressemble. Un endroit ou se côtoie deux histoires. Parfois la route devient presque une fable, il y a plusieurs manières de dire « libre » en Russe et peut-être lui aussi devra un jour comprendre cette chose : « Rien n’est plus important que de refuser le mensonge ». On retraduit et réédite cette année « l’Archipel du goulag », un mur à toute sympathie pour Poutine et consorts. Lisez Benoît Vitkine, c’est déjà un pas aux frontières culturelles d’un autre monde.
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