"Là où la prose se tait, la poésie parle à pleine voix."
Ils vivent encore à Moscou ou maintenant en Géorgie, aux États-Unis, en Ukraine où encore, ils répondent à leurs juges. Huit poètes russes engagés. La guerre héroïque, juste ou "patriotique" est belle et bien terminée. Il n'y a plus de mémoire possible d'une Leningrad assiégée. Finis les films, trophées de guerre des mères. Les héros sont de l'autre côté de la tranchée, le soldat dans le champ de blé qui dit fait prisonnier : "Gloire à l'Ukraine !" Il ne reste plus en Russie qu'à regarder impuissant de quel côté vient la fumée pour voir qui revient en paquet de cendre officiel à la maison. Le pays ne garde plus aucun nom en mémoire. "Et si les morts ignorent la honte", les vivants ont la nausée. "Temps de ruptures, temps de brûlures". Et sur le front arrière, on "coffre" mais une parole s'échappe encore :"Hé-oh ! Dans le monde entier, / Personne pour le liquider ? / Butez-le jusque dans les chiottes / -et dites : "Il s'est noyé".
"Là où la prose se tait, la poésie parle à pleine voix."
Ils vivent encore à Moscou ou maintenant en Géorgie, aux États-Unis, en Ukraine où encore, ils répondent à leurs juges. Huit poètes russes engagés. La guerre héroïque, juste ou "patriotique" est belle et bien terminée. Il n'y a plus de mémoire possible d'une Leningrad assiégée. Finis les films, trophées de guerre des mères. Les héros sont de l'autre côté de la tranchée, le soldat dans le champ de blé qui dit fait prisonnier : "Gloire à l'Ukraine !" Il ne reste plus en Russie qu'à regarder impuissant de quel côté vient la fumée pour voir qui revient en paquet de cendre officiel à la maison. Le pays ne garde plus aucun nom en mémoire. "Et si les morts ignorent la honte", les vivants ont la nausée. "Temps de ruptures, temps de brûlures". Et sur le front arrière, on "coffre" mais une parole s'échappe encore :"Hé-oh ! Dans le monde entier, / Personne pour le liquider ? / Butez-le jusque dans les chiottes / -et dites : "Il s'est noyé".