Je ne connaissais pas du tout cette autrice, ni ses romans qui remontent aux années 70. Evidemment, ses livres me font penser à Agatha Christie et à sa mythique Miss Marple mais aussi aux magnifiques romans sur l’Egypte comme ceux de Christian Jacq. On n’a pas du tout l’impression de lire une histoire qui est sortie depuis aussi longtemps car son héroïne est très en avance sur son temps pour l’époque et l’humour apporte un vent de fraîcheur bienvenue. Le graphisme de cette édition est très réussi avec un décor égyptien. Coup de cœur pour cette série prometteuse mêlant
les grandes découvertes archéologiques et l’histoire de l’Egypte ancienne. J’ai adoré ce premier opus regroupant ces deux premières aventures et je suis impatiente de découvrir la suite.
Un crocodile sur un banc
Amelia Peabody représente tout ce que la bonne société déteste, à savoir une femme de plus de 30 ans toujours célibataire avec un franc parler à couper au couteau et qui dit tout haut ce que d’autres pensent tout bas. Rajoutez un manque flagrant d’intérêt pour toute activité féminine et les tenues à la mode (peu pratique) et vous avez une aventurière férue d’archéologie et de liberté.
Sa rencontre avec Evelyn Barton-Forbes n’est pas des plus banales.
A Rome, Amelia se retrouve sans sa dame de compagnie, ce qui bouleverse ses plans et son humeur. C’est dans le Forum de la Rome impériale qu’Amelia sauve Evelyn et décide que celle-ci l’accompagnera lors de son voyage au fil du Nil.
Sans se douter que celle-ci peut se montrer aussi déterminée qu’elle au point de la transformer en femme du monde ou dans son cas en aventurière. Au musée de Boulaq, Amelia a sa propre vision de comment doit travailler un musée et ne se gêne pas pour le dire s’attirant les foudres de Radcliffe Emerson, un archéologue émérite qui a lui aussi son caractère et un certain à priori sur les femmes et leur place dans un milieu résolument masculin.
Le soir, une étrange apparition vient hanter Amelia et c’est ensuite au tour de Lucas Hayes, le cousin d’Evelyn d’entrer en scène et s’incruster.
Dans quel but souhaite-t-il s’unir avec sa cousine désargentée ?
Lors de sa « croisière sur le Nil », Amelia et Evelyn retrouvent les frères Emerson dont Walter qui en pince pour Evelyn et vice-versa. Quant à Amelia, elle retrouve Radcliffe, son adversaire en joutes verbales tombé malade. Devenu son infirmière attitrée, Amelia va prendre part à leurs fouilles archéologiques étonnant Radcliffe par son intelligence et ses connaissances en égyptologie.
Une momie sitôt révélée disparaît mettant Radcliffe dans tous ses états et les lançant sur cet étrange phénomène.
Traquer une momie est loin d’être de tout repos surtout quand les sentiments s’en mêlent !
Enlèvement, superstition, momies et intérêts curieux pour une demoiselle déshéritée, le moins que l’on puisse dire est que l’on ne s’ennuie pas avec Amelia Peabody !
Un régal pour les passionnés d’Egypte, on en redemande !
La malédiction des pharaons
Le second volet m’a paru moins prenant même si on retrouve tout le charme des anecdotes d’Amelia et ses réparties. Quant à leur fils, il me tarde de découvrir la suite des aventures de ses parents pour voir quelle place il va prendre dans leur périple.
Cinq après, nos deux protagonistes mènent une vie paisible dans le Kent avec Ramsès, leur enfant précoce de trois ans, passionné déjà par l’Egypte ancienne. La mort de Sir Henry Baskerville et la disparition d’Alan Armadale, son assistant fait de l’affaire Baskerville la une des journaux. Quand lady Baskerville fait irruption chez Amelia et Radcliffe, celle-ci voit rouge.
Comment ne pas l’être quand son fougueux mari était proche de la jeune veuve dans leur jeunesse ?
Mais sa proposition de laisser la direction des fouilles entreprises par son feu mari à Radcliffe va être l’élément déclencheur pour retrouver leur soif d’aventures même s’ils doivent laisser leur fils en Angleterre. Cette fois encore, une mystérieuse malédiction des pharaons va prendre le pas sur d’obscurs ennemis cherchant à empêcher Radcliffe de poursuivre les fouilles entreprises par Baskerville. Entre une mystérieuse veuve, une femme folle qui croit que Radcliffe est son amant dans une vie antérieure, un amour naissant, un journaliste en quête du scoop de sa carrière, une chatte très intuitive, l’étrange apparition d’une dame en blanche vient compléter ce tableau qui va pousser Radcliffe et Amelia au-devant du danger.
Amélia est intelligente, passionnée d’archéologie grâce à son défunt père, curieuse, polyglotte, farouchement indépendante et héritière d’un demi-million de livres d’où le conflit avec ses frères. Sans attache, elle envie celles qui ont connu l’amour et sait qu’on la voit comme une vieille fille originale voire excentrique aux yeux de la société anglaise. Elle a un avis sur tous les sujets même la politique internationale. Fan de tout ce qui peut libérer la femme, elle porte la jupe-culotte afin d’affronter la chaleur égyptienne en toute liberté.
Evelyn est issue d’une noble famille qui l’a rejeté après avoir fui avec son professeur de dessin, déshéritée puis à la rue, elle est sauvée par Amelia et va succomber au charme de Walter.
Cette réédition permet de découvrir ou redécouvrir une série féministe emplie de mystères égyptiens et de belles réparties. Le style est envoûtant et l’histoire passionnante accompagnée de magnifiques descriptions… Tel un guide touristique, on découvre l’Egypte et son histoire au fil des pages dans un savoureux mélange de mystères et de tranches de vies avec un soupçon d’humour ! Les passionnés de l’Egypte ancienne adoreront cette série des plus prometteuses !
Amusant, divertissant, les piques acérées de l’ombrelle d’Amelie n’ont pas fini de nous surprendre !
Super Amelia !
Je pensais relire les aventures d’Amelia Peabody mais il s’est avéré que je n’avais jamais lu un de ses romans car c’est un personnage difficile à oublier, d’autant plus que ses péripéties se déroulent à la fin du XIXème siècle !
Nous faisons sa connaissance dans Un crocodile sur un banc de sable où nous apprenons que son père lui a légué assez d’argent pour qu’elle puisse faire ce dont elle a envie. Jeune fille “ingrate”, toujours célibataire à 30 ans, elle entreprend d’aller visiter l’Egypte dont son père lui a communiqué la passion, non seulement du pays mais aussi de l’archéologie. Après divers petits événements, elle rencontre en Italie celle qui va devenir sa dame de compagnie : Evelyn.
Ce premier tome permet à Elizabeth Peters de mettre en place des personnages qui deviendront récurrents et surtout de nous dépeindre une Amelia dégourdie et indépendante qui n’a aucun désir de se mettre à la merci d’un mari, féministe avant l’heure mais généreuse et plutôt maline, pleine de sang-froid et de hardiesse !
C’est elle qui raconte ses aventures en rédigeant un roman. Elle s’adresse parfois à ses lecteurs et j’ai trouvé ça très amusant, car l’humour et l’auto-dérision sont largement présents même si ces apartés sont là, bien souvent, pour jurer de sa bonne foi !
C’est ainsi que dans cette histoire elle va découvrir l’archéologie de terrain, ses dangers, réels ou imaginés à partir de légendes de malédictions et nous découvrirons avec elle tout ce qu’elle est capable d’accomplir.
J’ai enchainé aussitôt avec le tome 2 présent dans ce recueil, La malédiction des Pharaons, car non seulement Amelia est une personne attach(i)ante mais aussi parce que tout ce qui a trait à l’archéologie égyptienne est authentique et très bien écrit par l’autrice, sans parler des intrigues que j’ai beaucoup aimé.
En dehors du fait qu’Elizabeth Peters a fait de son héroïne une femme indépendante et en avance sur son époque, elle-même n’était pas en reste de modernité pour décrire les sentiments et les mettre en scène. Sans jamais oublier l’humour !!
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