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À découvrir
Louise Erdrich, amérindienne, écrit habituellement sur les peuples de ces ancêtres. Ici la tribu se résume à une famille. Irène est une femme un peu solaire, insaisissable qui pioche dans les livres, dans la vie, traîne sur sa thèse sur Catlin, un des plus grands peintres d'indiens. Gil, son mari est peintre. Il est devenu célèbre en peignant sa femme dans des postures souvent provocantes. Irène se sent dépossédée de son âme sur ces tableaux et Gil tente de maîtriser cette femme ainsi désirée par d'autres. Ils sont tous deux issus d'une tribu indienne, non reconnus de leur père.
Lorsque
Irène s'aperçoit que Gil lit son journal intime, elle tente de le manipuler en écrivant des choses personnelles dans son carnet bleu. Une guerre malsaine s'engage entre les deux amants sous les yeux des trois enfants un peu perdus.
Le roman devient très touchant dans cette destruction personnelle et destruction du couple alors que le besoin de l'autre semble évident. Gil ne peut peindre et ne peut vivre sans Irène. Mais elle ne supporte plus sa violence et sa façon de la posséder dans ses peintures, son intimité et ses cadeaux extravagants.
Le sentiment amoureux est évoqué dans sa plus complexe nature, la relation devient destructrice et le couple tend inévitablement vers le drame en y entraînant malheureusement l'innocence des enfants.
J'aime beaucoup la construction de ce roman qui monte en intensité avec l'évolution relationnelle du couple. Les personnages sont complexes par leurs racines mais aussi dans leurs sentiments ambigus. Les enfants semblent exceptionnels dans leur intelligence et leur fragilité. Et l'auteur entoure ce huis-clos de l'histoire indienne, de légendes et de l'histoire de quelques tableaux ( Lucrèce de Rembrandt est le plus détaillé).
Hypnotisée, tremblante, émue, éprouvée, charmée, désorientée... Voici les différents états (et cette liste est loin d'être exhaustive) dans lesquels je me suis trouvée à la lecture de ce livre. Le jeu des ombres est mon premier Erdrich, pour certains c'est le meilleur roman de cette écrivaine américaine. Je n'ai pas de points de comparaison, mais ce livre est pour moi un véritable choc littéraire.Rarement, j'ai été aussi agréablement émotionnellement malmenée par un roman.
Dans "Le jeu des ombres », Louise Erdrich décrit le quotidien d'un couple en déliquescence
avec une justesse presque effrayante tant elle peut rappeler au lecteur une épreuve qu'il a lui-même vécu ou qu'il expérimente au moment de la lecture de ce livre. La prise sur le réel du réel est bouleversante presque inquiétante, elle fait résonnance, peut être parce que ce moment de vie évoquée par Erdrich est une expérience quasi universelle.
De son écriture presque chirurgicale, qui agrippe le lecteur, l'auteur brosse la vie de ce couple amérindien, Gil et Irene, ces deux êtres dont le destin est enchevêtré et qui finissent par se trahir, se haïr, mais ne parviennent pas à se quitter malgré le désir d'Irene de reprendre sa liberté. Irene veut rompre cette relation presque malsaine teintée de violence, de possessivité... La suite sur www.meellylit.com
Avec le « Jeu des Ombres » Louise Erdrich nous fait don d’un roman exceptionnel, certainement le plus personnel de sa bibliographie. Elle explore et analyse, la faillite d’un amour, d’un couple, d’une famille, où les personnages, Irene et Gil, riches d’une culture amérindienne dont l’héritage est parfois difficile à assumer, se livrent une bataille sans merci. Cette histoire tragique est portée par une construction et une écriture étincelante qui ne laissent aucun doute sur le talent de Louise Erdrich. C’est aussi une réflexion sur l’activité artistique, l’histoire
collective et l’écriture qui donne à ce roman une valeur psychologique, artistique et intellectuelle d’une rare intensité.
derangeant
Pour ma part, une seule sensation a la lecture de ce livre : mal a l'aise. Je ne suis jamais rentrée dans l'intimité de cette famille. Leurs rapports pervers et tordus m'ont derangee. Je suis restée au bord du chemin avec un sentiment d'incompréhension ... un final a l'image de toute cette histoire : sordide.